Tourisme: la destination Algérie se relooke
« Nous voulons reconstruire la destination Algérie », ainsi s’exprimait hier M. Smaïl Mimoun ministre du tourisme sur les ondes de la radio Alger Chaîne III en ajoutant que : « Notre politique table sur la professionnalisation de cette participation dans des salons mondiaux, visant à conquérir de nouveaux marchés. Une stratégie basée sur la valorisation de nos atouts touristiques et sur l’encouragement de l’investissement dans le secteur touristique ».
Il est à noter que partant de cette volonté, l’Algérie a été présente à la plupart des grands salons mondiaux de tourisme avec pour objectifs de conquérir de nouveaux marchés, tels que la Chine et la Russie. Des représentants de ces deux marchés ainsi que des tours opérateurs ont été invités à participer à la 12e édition du Salon international du tourisme et des voyages (Sitev) qui se tiendra du 18 au 21 mai prochains et aura lieu à la Safex à Alger.
Le Salon représente à lui seul une méga opération de promotion touristique et de relooking de la destination. Ce ne sont pas moins de 150 participants nationaux et 18 tour-opérateurs provenant de pays prioritaires et ciblés, tels que l’Italie, la France, l’Espagne et l’Allemagne qui prendront part au rendez-vous. D’autres professionnels viendront de marchés prometteurs tels le Portugal, les Pays Bas et la Pologne, selon le ministre de tutelle. 25 journalistes spécialisés en tourisme ont été invités au SITEV pour la couverture du salon et participer à un «éductour», ils ont été sollicités pour découvrir et en parler du potentiel touristique dont regorge notamment la région ouest du pays.
«Le flux touristique vers l’Algérie connaît une croissance de 10 % par an. C’est un bilan globalement positif», a déclaré le ministre en nuançant toutefois que beaucoup reste à faire.
A l’intérieur de l’Algérie, c’est évidemment le grand Sud qui reste la cible privilégiée, puisque c’est le tourisme saharien qui se vend le mieux à l’étranger. M.Mimoun précise à cet effet que le tourisme saharien est accessible davantage aux étrangers qu’aux Algériens, en ajoutant que de grands efforts sont à déployer pour permettre aux touristes locaux de profiter de cette riche région du pays : « Nous avons comme objectif de rendre ce produit accessible aux nationaux ». Le ministre ajoute qu’un autre pan du tourisme est à cultiver, à savoir le tourisme thermal, puisque l’Algérie dispose de 200 sources thermales dont une cinquantaine seulement sont exploitées.
M. Mimoun n’a pas manqué de reconnaître qu’il existe un déficit dans le nombre d’établissements hôteliers. « Les hôtels existants disposent d’une capacité de 90.000 lits. Notre but est d’atteindre 70.000 lits supplémentaires en 2014 ». a-t-il ajouté. Bon à savoir, des investisseurs étrangers réalisent actuellement grâce à des mesures incitatives des projets touristiques dont le coût global atteint à peu près les 54 milliards de dinars.
En outre, le secteur s’est doté en 2008 d’un schéma directeur. Le ministère du Tourisme, qui compte créer, apprend-on, sept pôles d’excellence touristique à travers le pays, a fait participer les parties prenantes relevant d’horizons divers en invitant les wilayas à élaborer des schémas directeurs spécifiques pour optimiser les richesses touristiques spécifiques à leurs régions.
Une autre innovation à été envisagée, celle concernant la valorisation du produit artisanal. Un plan national est mis en place pour le développement de l’artisanat, plan qui s’étalera sur la période de la haute saison. Il s’agira de faire participer à grande échelle les artisans algériens pour faire valoir et vendre leurs produits le long du littoral.
Une mise à niveau globale donc du secteur qui peut pleinement profiter à la destination Algérie, en tenant compte du fait des événements majeurs qui ont, à des degrés, perturbé les pays voisins et qui peuvent lui être profitables, comme quoi parfois malheur est bon.
M. G.