Terrorisme : Les familles des victimes françaises du Bardo indignées par l’attitude du président Essebsi

 Terrorisme : Les familles des victimes françaises du Bardo indignées par l’attitude du président Essebsi

Anne-Sophie Tinois et Pauline Manesse


18 mois après l’attaque terroriste meurtrière du musée du Bardo, des proches des victimes françaises se sont dites « choquées par l’attitude du président de la République Beji Caïd Essebsi », qui a lâché un nonchalant « c’est la vie ». Une maladresse double, si l’on considère que le président avait préféré commémorer cet évènement plutôt que d’assister aux auditions publiques des victimes de 60 ans de despotisme dans le cadre de la justice transitionnelle.



Deux Françaises, Anne-Sophie Tinois et Pauline Manesse, des proches des touristes tués le 18 mars 2015, dans l’attentat du Bardo, étaient venues assister au Bardo à une cérémonie du souvenir, présidée par le président Caïd Essebsi, dans l’espoir de rencontrer le président et d’échanger avec lui sur cette affaire, notamment la clôture du dossier par la justice tunisienne. Une cérémonie en marge de l’inauguration d’une exposition consacrée aux « lieux sacrés partagés ».


«C’était compliqué, rien n’était organisé. On nous a promis de rencontrer le président et d’avoir un temps de parole avec lui mais ce ne fut pas le cas », a regretté Anne-Sophie Tinois, qui a perdu son père dans cette attaque terroriste, ajoutant : «Il nous a serré la main, et a lancé ‘‘c’est la vie’’, et c’est douloureux. Je ne demande pas la pitié mais qu’on ne nous dise pas c’est la vie, d’autant que depuis l’attentat nous n’avons jamais été contactés par les autorités tunisiennes»…


Les victimes ont déclaré à des médias français dont Le Parisien avoir regretté de s’être déplacées et ont vu, dans cette cérémonie, une « mascarade médiatique », et non un hommage aux victimes et à leurs proches.


« Le président tunisien devait avouer une responsabilité de l’Etat, notamment dans le manque de sécurité, le jour de l’attentat. On voulait lui dire d’homme à homme, de victime à président, que le 18 mars 2015, il y a eu défaillance institutionnelle de la police tunisienne, qu’il n’y avait en réalité aucune surveillance ce jour-là. Un attentat qui s’est produit sur son propre sol », a pesté Pauline Manesse, l’avocate des victimes.


Le chef d’État a raté une occasion de rassurer des victimes qui doutent de l’impartialité de la justice tunisienne dans le traitement de cette affaire.


En off, Hassan Arfaoui, conseiller auprès du président de la République, s’en est pris aux médias français qui ont selon lui « monté en épingle cette affaire », tout en promettant que les victimes en question publieront un communiqué pour éclaircir les choses, un communiqué toujours pas publié à l’heure qu’il est…


 


S.S