Sport – Belhanda : Le prodige accélère
Auteur d’un début de saison canon, Younès Belhanda confirme qu’il est taillé pour le plus haut niveau. A 21 ans, il dirige déjà la manœuvre de Montpellier, deuxième de Ligue 1, et des Lions de l’Atlas. Portrait d’un futur grand.
Younès Belhanda grandit vite. Passé pro en 2009, le franco-marocain se trouve deux ans plus tard au cinquième rang du classement général individuel de Ligue 1 dressé par le quotidien l’Equipe. Pour Belhanda, tout débute avec une finale de Coupe Gambardella remportée par Montpellier où le milieu de terrain bluffe René Girard, l’entraîneur de l’équipe A. Girard lance la jeune promesse dans le grand bain dès le début de saison suivant.
Celui qui ramassait les ballons lors des matches de l’OM se trouve désormais sur la pelouse à les envoyer au fond des filets. Pour son premier match au Vélodrome, Belhanda y va de son but. La nécessaire adaptation au rythme soutenu de la Ligue 1 fait toutefois prendre à sa première saison une allure accidentée. Mais l’essentiel est là, dans ce potentiel inouï qu’il exhibe par moment, et qui ne tardera pas à en faire un pilier de Montpellier et des Lions de l’Atlas.
Jamais sélectionné en équipe de France dans les catégories de jeune, cet enfant de parents marocains, élevé au milieu de cinq frères et sœurs, opte pour le Maroc en 2010. Depuis son arrivée à la tête des Lions, Eric Gerets en a fait un indispensable de sa sélection, l’un des moteurs du renouveau marocain. Technique, endurant et tonique, mais surtout particulièrement intelligent dans son placement comme dans son utilisation du ballon, Belhanda dispose de l’avantage de la polyvalence.
Sur le départ ?
Après avoir débuté comme libéro lors de son enfance à Avignon, Belhanda s’est transformé en milieu relayeur lors de sa formation qu’il débute à Montpellier dès ses 13 ans, avant d’être fréquemment utilisé comme milieu offensif une fois devenu pro. En bas ou en pointe du milieu de terrain, celui qui ne porte pas le numéro 10 à Montpellier par hasard, dirige la manœuvre, en grand orienteur du jeu de son équipe.
Depuis le début de saison, Belhanda crève l’écran. Quatre buts – déjà au-dessus de son total de la saison dernière (trois réalisations) – et deux passes décisives. Le tout malgré une suspension pour trois matches reçue début septembre après un mauvais geste sur Pjanic lors d’un OL-Montpellier.
A 21 ans, Belhanda commence à attiser l’intérêt des grosses écuries. L’OM l’aurait bien recruté à l’inter-saison, et des clubs européens se sont déjà inscrits sur la liste d’attente pour mettre la main sur le franco-marocain. Lui, avoue avoir un faible pour l’Angleterre. «Il est possible que je parte pour goûter à autre chose. Tout dépendra de la saison que je vais faire, des intentions du club, de mes intentions à moi », a-t-il récemment déclaré.
Pour Belhanda, la Coupe Gambardella qu’il remporta en 2009 avec ses compatriotes, Aït Fana et El-Kaoutari, semble déjà appartenir à un lointain passé. A celui d’une jeune promesse, devenue en moins de deux ans un titulaire indiscutable, et un sérieux objet de convoitise.
Thomas Goubin