Société. La confiance dans les médias au plus bas en France

 Société. La confiance dans les médias au plus bas en France


Les Français ont de moins en moins confiance dans les médias, même s’ils continuent de s’intéresser fortement à l’actualité, selon la nouvelle édition du baromètre annuel du journal La Croix menée en plein mouvement des « gilets jaunes ». Près de trois-quarts des sondés jugent toujours que les journalistes ne sont indépendants ni du pouvoir politique ni des pressions de l’argent.


L’aiguille du baromètre, qui était remontée début 2018, rechute : la confiance des Français dans les médias atteint son plus bas niveau depuis le premier sondage, en 1987, selon cette étude dévoilée jeudi, réalisée début janvier par l’institut Kantar Sofres auprès d’un millier de personnes.


L’institut Kantar, qui a mené l’étude, constate cependant une double fracture générationnelle et sociale : 74 % des plus de 65 ans témoignent d’une appétence moyenne, voire grande, pour l’actualité, tandis que seule la moitié des 15-24 ans s’intéresse à l’actualité ; de même pour la moitié des moins diplômés.


La télévision, média préféré des Français pour s’informer, recueille paradoxalement un niveau de confiance de seulement 38 %, en baisse de 10 points sur un an. La radio, le média auquel ils font traditionnellement le plus confiance, en recueille 50 % (-6 points). La presse écrite s’effondre aussi à 44 % (-8 points), tandis que la confiance des Français dans les informations trouvées sur internet reste à un niveau très bas (25 %).


Paradoxalement, s’ils s’en méfient de plus en plus, les Français s’intéressent aussi de plus en plus à l’information. Les deux tiers (67 %) des personnes interrogées déclarent « suivre les nouvelles avec grand intérêt », contre 62 % en 2018. Le chiffre remonte début 2019, en plein mouvement des « gilets jaunes ».


 


Trop d’affaire Benalla et pas assez de climat


Alors que le mouvement occupe la une de l’actualité depuis novembre, seul un tiers des Français interrogés se déclarent satisfaits de la couverture médiatique de cet inédit mouvement de contestation. Près de la moitié la juge mauvaise. Les sondés reprochent notamment aux médias en général d’avoir « dramatisé les évènements » (67 %) et laissé trop de place « à des gens qui expriment un point de vue extrême » (52 %).


A l’occasion de la crise en cours, les habitudes des Français ont évolué : pour s’informer sur ce sujet, les Français ont privilégié dans l’ordre les JT des grandes chaînes, la radio, les chaînes d’info en continu, mais aussi Facebook, devant les grands titres de la presse quotidienne ou les grands sites d’information sur internet.


Globalement, concernant l’actualité de l’année 2018, les Français considèrent par ailleurs que les médias ont « trop parlé » du litige sur l’héritage de Johnny Hallyday, de « l’affaire Benalla », mais aussi de la victoire française à la Coupe du monde de football. Ils regrettent au contraire que les médias n’aient pas assez parlé de la Marche pour le climat à l’automne, des affaires de pédophilie dans l’Église catholique et de la loi contre le harcèlement de rue.


Rached Cherif