Recul des mariages forcés en France
Le nombre de mariages non consentis chez les immigrées et filles d’immigrés est en net recul d’après une récente étude menée par L’Insee et l’Ined (Institut national d’études démographiques).
Christelle Hamel, qui a enquêté sur le sujet, distingue trois niveaux de consentements de mariage. Dans le premier cas, la personne est pleinement désireuse de se marier. D’ailleurs, 97 % des couples affirment que le choix du mariage est une décision commune.
Dans le second cas, l’union n’a pas été choisie par la femme mais résulte de pressions familiales fortes ou du souhait de l’époux.
Enfin, dans le dernier cas, on parle de consentement altéré. Ce sont des «situations moins tranchées, mêlant acceptation et contraintes, sans que l’on puisse bien déterminer si la personne était pleinement désireuse de se marier» peut-on lire dans le compte rendu de l’enquête.
Dans les deux tiers des cas, les mariages forcés se soldent par un divorce.
Recul
Pour 22 % des personnes de 51 à 60 ans interrogées, leur mariage «n’a pas été le fruit d’une volonté proprement individuelle». La plupart du temps, ces unions ont été conclues dans le pays d’origine avant la migration. Chez les 26-30 ans, le chiffre tombe à 9 % dont 2% de mariages réellement non consentis. Pour les filles d’immigrés, ce type de mariage est vraiment minoritaire puisqu’il ne touche que 1 % des personnes interrogées. Concernant le reste de la population française, on constate que le phénomène a quasiment disparu alors qu’il représentait encore 10 % des mariages dans l’entre-deux-guerres.
Niveau d’instruction
Les mariages non consentis sont souvent associés à un faible niveau d’instruction. «40 % des immigrées mariées contre leur gré ou avec un consentement altéré avaient des parents non scolarisés». Chez les filles d’immigrés, le phénomène touche 30% des mariages. En ce qui concerne les intéressées elles-mêmes, l’étude révèle que 53 % des immigrées mariées contre leur gré n’ont aucune qualification. Les filles d’immigrés sont 34% à être dans le même cas.
L’influence du pays d’origine
Là encore, on remarque que cet élément a son importance. En effet, les mariages non consentis sont plus nombreux dans les pays où la vie commune avant le mariage est interdite, comme en Afrique Sahélienne, en Turquie et au Maghreb. En revanche, pour les femmes provenant de pays où le mariage est en recul (Asie du sud-est, Europe, Afrique centrale et pays riverains du golfe de Guinée), elles sont moins nombreuses à se marier contre leur gré.
Gypsy Allard