Quand Sarkozy dresse son propre bilan

A l’heure où Martine Aubry est en passe d’annoncer sa candidature à la primaire socialiste, Nicolas Sarkozy, président en titre, a tenu ce lundi 27 juin une conférence de presse sur le thème de l’économie.

Le président a ainsi détaillé les aspects positifs de la politique du grand emprunt annoncé en décembre 2009. D’un montant de 35 milliards d’euros, il a été réparti de la manière suivante : 10 milliards pour l’enseignement supérieur, 7,9 milliards pour la recherche, 6,5 milliards pour les PME, 5,1 milliards pour le développement durable et 4,5 pour l’économie numérique.

Fier de la «cohérence» de cet emprunt allié à plusieurs réformes mises en place lors de son mandat (université, technologies vertes, recherche publique), il a tenu à affirmer que «jamais dans son histoire la France n’a fait un tel effort au profit de l’investissement. (…) Jamais il n’y a eu une telle émulation». Sur les 35 milliards, 20 doivent donc être engagés d’ici la fin de l’année.

L’avenir

Même s’il s’est félicité d’avoir fait épargner aux Français les souffrances des Grecs, Irlandais et Portugais, le président souhaite engager plus «60 à 65 milliards grâce au cofinancement des entreprises et des collectivités locales». Effectivement, selon lui, «ce n’est pas un hasard si la France est préservée de tous (les) risques» que connaissent ces pays d’Europe fortement touchés par la crise. Il a également tenu à préciser quelques directions souhaitées dans les domaines de la santé, de l’enseignement et de la sûreté nucléaire. Il a ainsi demandé la participation du gouvernement afin de créer un institut hospitalo-universitaire (IHU) consacré à la recherche du traitement du cancer. «Nous pensons qu’il est impossible de ne pas avoir un institut hospitalo-universitaire sur la pathologie du cancer» a-t-il affirmé. Au niveau de l’enseignement, il souhaite que le grand emprunt serve à financer des «initiatives pédagogiques d’excellence», celles-ci devant être définies début juillet. Enfin, concernant la sûreté nucléaire, le chef de l’État a assuré qu’après la récente catastrophe de Fukushima, des fonds seraient alloués à la recherche dans ce domaine et qu’un milliard d’euros servira à financer «la quatrième génération de réacteurs nucléaires», réitérant ainsi la position de la France en matière de production d’énergie nucléaire. De plus, il a également confirmé qu’une évaluation annuelle aurait lieu concernant les sommes engagées.

Horizon 2012

Cette conférence de presse aura également été l’occasion pour Nicolas Sarkozy de critiquer le FN, qui souhaite sortir de l’euro et le parti de l’opposition. «Quand on faisait le choix des 35 heures, nos amis allemands faisaient le choix de l’investissement, de la compétitivité. Aujourd’hui, ils ont moins de chômeurs, moins de déficit et plus de croissance» ; une manière de discréditer Martine Aubry (à l’origine de cette réforme) qui fera ce mardi 28 juin l’annonce officielle de sa candidature aux primaires du PS. Enfin, il a réaffirmé ainsi sa position de chef de l’Etat : «Je n’ai pas été élu pour que la France connaisse les affres de la Grèce, du Portugal ou de l’Irlande», même s’il refuse pour l’instant d’évoquer sa possible candidature aux élections de 2012.

Gypsy Allard