Procès des emplois présumés fictifs de la mairie de Paris

Le procès de Jacques Chirac qui a débuté ce lundi 5 septembre se poursuit sans sa présence.

Suite au rapport médical émis par le neurologue Olivier Lyon-Caen attestant que l’ancien chef de l’État souffre d’anosognosie, ce dernier ne pourra se rendre à son procès. Jacques Chirac présente en effet des troubles de la mémoire et des difficultés à émettre des raisonnements et jugements cohérents.

Selon M. Lyon-Caen «le handicap est décrit comme acquis et s’est installé au cours de ces dernières années» et il «est d’autant plus sévère qu’il (J. Chirac) en nie la réalité», ce qui, par ailleurs, est une caractéristique de cette maladie. Il sera donc représenté par ses avocats au cours des différentes audiences qui se dérouleront du 5 au 23 septembre puisqu’il n’est «plus dans une situation aujourd’hui de se souvenir de faits qui ont plus de vingt ans» comme ils l’expliquent.

Crédibilité

Selon Maître Jérôme Karsenti, avocat de l’association anticorruption Anticor qui s’est porté partie civile dans ce procès, «Encore une fois, on utilise des manœuvres de dernière minute, l’objectif étant bien évidemment que Jacques Chirac ne comparaisse pas de son vivant devant un tribunal. Là, c’est une dérobade totale. Le fait que ça intervienne si tard décrédibilise la demande même».

Différents personnalités politiques se sont exprimées pour soutenir l’ancien chef d’État. Jean-Michel Baylet, candidat à la primaire socialiste n’est «pas sûr que ce procès soit indispensable, ni absolument nécessaire. Les temps ont changé. S’il est malade, fatigué et pas en état de supporter un procès de cet ampleur, qu’on lui fiche la paix».

Alain Marleix, député UMP, a affirmé éprouver «de la peine» pour cet homme «un peu fatigué». Quant à Bernard Debré, il a jugé que sa présence au procès donnerait «une image catastrophique» de l’ex-président de la république.

Les faits

L’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, aussi nommée «affaire des emplois fictifs du RPR», concerne sept employés du RPR dont le salaire aurait été versé par le conseil municipal de Paris alors que Jacques Chirac, fondateur du RPR, cumulait les fonctions de maire de Paris (1977-1995) et président du RPR.

Au début de l’instruction de l’affaire, Jacques Chirac n’avait pu être poursuivi en justice en raison de sa fonction de président de la république (1995-2007) qui induit l’immunité. En revanche, Alain Juppé, ancien adjoint à la mairie de Paris de 1993 à 1995 et premier ministre de 1995 à 1997, avait écopé d’un an inégibilité. Aujourd’hui, la législation a été modifiée afin que l’emploi de collaborateurs direct par les maires n’entrent plus dans le champ de contrôles.

Gypsy Allard