Premières rencontres de la police française : la déception

Christian Estrosi organisait à Nice jeudi 16 les Premières rencontres de la police dans le but de débattre de sujets tels que les missions, la co-production de sécurité, la formation ou encore la reconnaissance de la profession de policier municipal. Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, était bien entendu présent pour annoncer des mesures visant à développer les pouvoirs des policiers municipaux qu’il considère comme le troisième pilier de la sécurité publique.

Les attentes

Parmi les revendications des membres de la police : port du gilet pare-balles, port d’armes, avancées sociales, comme une hausse de leur salaire et de leur retraite… La veille des rencontres, le mercredi 15, les syndicats des policiers municipaux s’étaient rendus à l’Élysée afin de rendre obligatoire le gilet pare-balles. Mais avant même que la réunion ne débute, Bernard Vellutini, président de l’union syndicale professionnelle des policiers municipaux, affirmait attendre «peu de cette réunion». «Cette rencontre sera juste l’occasion de lancer un coup de projecteur sur les difficultés d’une profession : statut, formation, sécurité…».

Les promesses

Finalement, le ministre de l’Intérieur a promis de financer «à hauteur de 50 % une dizaine de milliers de gilets pare-balles» même si «ce n’est pas la vocation de l’Etat que de financer des équipements communaux». Cette mesure se verra dotée d’un budget de deux millions d’euros. «Le renforcement de la coopération entre les forces opérationnelles de l’État et les polices municipales» ainsi que la mise en place d’un canal de radio commun avec la police nationale étaient à l’ordre du jour. Il a poursuivi en annonçant que la commission nationale consultative des polices municipales entre l’État, les communes et les syndicats allait reprendre. Claude Guéant a affirmé vouloir mettre en place un système de primes comme «l’indemnité spécifique de fonction». Enfin, Claude Guéant va créer une médaille d’honneur la police nationale.

La déception

Mais syndicalistes et agents policiers se sont montrés déçus. «Ce ne sont que des mesurettes», ils «nous ont donné de faux espoirs» déclarait un policier présent aux rencontres. «Ça fait tellement longtemps qu’on nous balade» résume un syndicaliste. Pour Rodolphe Gutierrez, représentant FO la «journée fut très riche en débats et en réflexions, mais n’a débouché sur rien de concret». «C‘est une journée pour rien. Nous n’avons rien obtenu de significatif», déplorait quant à lui Fabien Golfier du FNAPT. Ces rencontres avaient pour certains un avant goût des thèmes présents au cours des prochaines présidentielles.

Gypsy Allard