PNUD – Un rapport sans pitié pour le Maroc

 PNUD – Un rapport sans pitié pour le Maroc

Même si sa croissance n’a pas connu d’effondrement notable

Dur dur pour le Maroc, le rapport du PNUD sur le développement humain ! Les chiffres sont honteux malgré les réelles tentatives du Royaume d’améliorer ses performances. 130ème place sur 184 pays : il n’y a pas de quoi être fier. Il y a surtout de quoi se poser des questions !

L’année dernière encore, le Maroc était placé 114ème. Toujours parmi les derniers de la classe, le Maroc n’est pas le seul à souffrir de la conjoncture économique désastreuse. Peut-être même que la majorité des autres pays évalués en sont plus largement touchés.

A ce titre, le rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement souligne que la distribution des revenus s’est dégradée partout dans le monde et que l’inégalité du genre ne s’est pas amoindrie. Dans presque tous les pays, l’environnement est sujet à une destruction intense, directement responsable des grandes famines qui s’épandent dans les pays les plus pauvres.

Seul rayon de soleil dans ce rapport, le printemps arabe qui a été à l’origine de la naissance de nouveaux foyers de démocratie. Ainsi, près de 100 millions de personnes ont été libérées des régimes autocratiques sévissant depuis des lustres. Ceci reste sans corrélation avec le niveau de vie des populations concernées, le rapport du PNUD s’est gardé de se lancer dans des prévisions hasardeuses.

Mais le Maroc n’a aucun prétexte. Sa croissance n’a pas connu d’effondrement notable. Il vient même de gagner 21 places dans le rapport Doing Business de La Banque Mondiale, ce qui le place en haut de listes des pays dotés d’un bon climat d’affaires. Pourtant, il ne décolle pas de la catégorie des pays au développement humain moyen. Devant lui, on trouve la Jordanie (95ème rang), l’Algérie (96), l’Egypte (113) ou encore la Palestine (114) !!!

Les (-)

Faut-il vraiment comparer pour se rendre à l’évidence ? L’enseignement et l’éducation sont de grandes tares du système marocain. Mais encore faut-il qu’on y accède ! D’après le rapport du PNUD, le taux d’alphabétisation des adultes atteint à peine les 56,1% au Maroc, contre 92,2% en Jordanie, 66% en Egypte, 70% en Angola  et 70,2% au Soudan. Il faut le vouloir pour finir derrière le Libéria (59,1%), l’un des trois derniers classés du Rapport.

Et concernant la population lettrée, la durée moyenne de scolarisation est d’à peine 4.4 années. En Tunisie et en Turquie, elle est de 6,6 années, en Jordanie de 8,6 années, en Algérie de 7 années et au Zimbabwe de 7,2 années !

Les chiffres ne mentent pas. Par rapport à l’égalité des sexes, le rapport souligne une très forte inégalité entre les hommes et les femmes. La femme marocaine atteint un taux d’activité de 26,2%, contre 60% chez les Brésiliennes, 31,9 chez les Iraniennes et 70% chez les Gabonaises. Sur le plan politique, seulement 6,7% des sièges du Parlement sont occupés par des femmes, alors qu’en Irak, ce taux est de 25,2%. Il est de 7% chez la voisine algérienne et de 12% en Jordanie.

Les (+)

Pauvres ou analphabètes, les Marocains vivent longtemps ! L’espérance de vie augmente un peu plus chaque année. Elle a d’ailleurs progressé de 20 ans au cours des 40 dernières années. Elle atteint les 72,2 ans en moyenne, actuellement.

Tout n’est pas si noir. C’est ce que nous dit l’Indice de Développement Humain qui a quand même réussi à gratter quelques points par rapport à l’année dernière, avec 0,582 cette année au lieu de 0,567 l’année dernière. Toujours derrière l’Algérie et la Tunisie (0,698) ou la Libye (0,760), le Maroc figure quand même dans les dix meilleures progressions générales à avoir amélioré l’IDH depuis 1970.

Fedwa Misk