Paris- Une association de lutte contre le mal-logement épinglée
L’association Macaq (mouvement d’animation culturelle et artistique de quartier), est soupçonnée d’avoir sous-loué une partie des logements qui lui sont attribués.
Pratiques douteuses
L’association, fondée en 2001 par une bande d’amis, est connue pour récupérer des lieux inoccupés dans Paris et signer ensuite des baux précaires de ces logements. Le but est de mettre ces espaces à disposition d’artistes afin de leur offrir un espace de création.
Le problème, révélé par Libération le 18 août, réside dans le fait que l’association a sous-loué une partie de ces logements, ce qui est strictement interdit par ce type de bail. Déjà, en janvier dernier, l’association avait été épinglée concernant un immeuble situé au 24 rue de la banque, dans le 2e arrondissement. Macaq aurait permis à une société de production audiovisuelle de s’y installer pour effectuer des prises de vues, moyennant le paiement d’un loyer.
L’association a immédiatement démenti les faits dans un communiqué de presse publié sur son site. Le journal «a pris le parti de diaboliser notre association et son directeur, quitte à déformer la réalité et même à se livrer selon nous à de la pure calomnie», peut-on lire. Toutefois, le directeur général de Macaq avait bien reconnu avoir eu recours à la sous-location mais à une seule reprise et pour payer des factures d’eau et d’électricité.
Il semble que non seulement il n’y ait pas eu qu’une seule occurrence de sous-location, ce qui aurait permis à l’association de récupérer à plusieurs recevoir des loyers, mais qu’il y ait également eu des problèmes comptables. «Les comptes de l’association sont tenus n’importe comment, et certains en profitent. (…) depuis plusieurs années déjà, l’association est devenue une sorte de multinationale de la charité. A cause de ces dérives, ce sont tous les militants honnêtes qui vont en sortir discrédités», explique une ancienne administratrice du mouvement démissionnaire en 2010.
De plus, Julien Boucher, un des dirigeants et fondateur de Macaq également conseiller municipal dans XVIIe arrondissement, est soupçonné d’avoir utilisé à plusieurs reprises la carte de bancaire de l’association retirant ainsi plusieurs milliers d’euros à des fins personnelles. Selon les dires d’une ex-salariée de Macaq, «Julien Boucher a abusé pas mal de temps de la carte bleue de l’association, au point qu’on la lui a retirée».
Subventions
L’association explique avoir eu recours à des loyers pour pallier le manque de subventions. Or, Macaq serait une des structures les mieux loties de la région. A elle seule, la mairie leur procure une enveloppe annuelle de 30 000 euros. Il faut dire que Macaq dispose d’appuis importants. Bertrand Delanoë, maire de Paris, s’avère être un proche de la famille de Julien Boucher ; même chose avec Muriel Guenoux, élue au conseil régional d’Ile-de-France, ou Julien Bayou, adjoint à la jeunesse à la mairie de Paris.
Gypsy Allard