Nicolas Sarkozy reconnaît la responsabilité de la France dans le sort des harkis

 Nicolas Sarkozy reconnaît la responsabilité de la France dans le sort des harkis

Selon le président Sarkozy


Cinq ans après l’avoir promis et 50 ans après les Accords d’Evian, Nicolas Sarkozy a profité de son déplacement à Perpignan samedi pour reconnaître la responsabilité de la République dans l’abandon des harkis. Ces auxiliaires musulmans avaient choisi de se battre aux côtés de la puissance coloniale lors de la guerre de décolonisation algérienne. (Photo AFP)




 


On dénombrait 260 000 de ces combattants en 1962, dont 66 000 seulement ont réussi à trouver refuge en France après la fin de la guerre. Selon les sources, de 60 000 à 150 000 harkis n’ayant pas pu quitter l’Algérie ont en revanche été victimes de représailles et d’exactions à l’indépendance.


Selon le président candidat, la France a une « responsabilité historique » dans l’abandon de ces combattants et elle « se devait de protéger les harkis de l’Histoire ». Nicolas Sarkozy a ainsi profité de ce déplacement de campagne pour « parler de la responsabilité de la France dans un drame français ».


 


Des électeurs potentiels…


Ce geste vient compléter le processus initié par une loi de 1994 par laquelle la République française témoignait sa reconnaissance envers les membres des formations supplétives. En 2003, un décret avait fixé au 25 septembre de chaque année la Journée nationale d’hommage aux harkis. Mais, c’est la première fois qu’un président reconnait la responsabilité de l’État pour, selon le candidat de l’UMP, « tourner une page sombre de l’histoire de France ».


Alors qu’il en avait fait la promesse lors de la précédente campagne présidentielle, et à moins de 10 jours du premier tour, le président sortant adresse ainsi un message clair à cette communauté. En effet, les harkis et leurs descendants forment une communauté d’environ 500 000 personnes.


Au total, les rapatriés d’Algérie forment 1,2 million d’électeurs potentiels, une population courtisée par le candidat, alors que son retard par rapport à François Hollande dans les sondages ne semble pas se résorber.


Rached Cherif