Nasri sauve les Bleus, le Portugal en difficulté

 Nasri sauve les Bleus, le Portugal en difficulté

Nasri

Ouf ! La France a souffert, mais la France a assuré l’essentiel : la qualification pour l’Euro. Ce n’est pas le cas du Portugal, qui devra en passer par les barrages.

Depuis trop longtemps, la France joue sur un fil. Un ton général médiocre, et quelques fulgurances en guise de compensation d’absences effarantes. Pour son match décisif face à la Bosnie, la France a souffert et fait souffrir ses supporters. Comme trop souvent depuis 2006. Mais elle a fini par retomber du bon côté de la corde.

La première période des Bleus s’est avérée moribonde. Décidés à presser haut, les Bosniaques se régalaient devant la pâle adversité. Misimovic et Pjanic distribuaient, pendant que Dzeko gâchait, avant de trouver l’ouverture après un travail en pivot à l’entrée de la surface qui mit Adil Rami hors-course ; un demi-tour achevé d’une merveille de frappe enroulée sur laquelle Hugo Lloris ne pouvait rien (40e).

De cette première période, l’on pouvait, à la limite, sauver l’activité de Loïc Rémy, l’un des rares à ne pas se montrer timoré. Mais le Marseillais manquait toutefois de justesse dans son dernier geste, et avait laissé échapper une ouverture du score dans le premier quart d’heure qui aurait apaisé les nerfs français.

Au terme de la rencontre, Laurent Blanc a confessé avoir demandé à ses joueurs s’ils voulaient jouer les barrages lors de la mi-temps, afin de piquer leur orgueil. Impact du discours ou simple urgence d’un contexte qui ne permettait plus de tergiversations, les Bleus sont revenus sur la pelouse décidés, à défaut de vraiment maîtriser leur sujet. Une volonté de vite et bien faire incarnée par Jérémy Ménez replacé sur l’aile gauche après la sortie de Malouda, un poste où le Parisien se sent clairement bien plus à l’aise qu’à droite.

Imprécis en première période, Nasri se décidait lui aussi à pousser sur l’accélérateur. Après un coup-franc placé sur la barre, l’Algérien d’origine obtenait un pénalty sur une faute de Spahic. Pas apeuré par le poids de la responsabilité, Nasri frappait le pénalty et répondait ainsi à Dzeko, son coéquipier de Manchester City.

Le Portugal souffre, la Suède jubile

On jouait la 78e minute, et le Stade de France pouvait crier son soulagement. Les Bleus peuvent toutefois s’attendre à un rude Euro, non seulement parce qu’ils se trouvent toujours en manque de repères, mais aussi parce qu’ils devraient intégrer le quatrième chapeau du tirage au sort, celui réservé aux équipes les plus faibles. Ce qui leur promet un groupe costaud, sauf miracle. Mais au moins, les Bleus seront à l’Euro.

Ce n’est pas encore le cas du Portugal. Comme les Bleus, malgré ses individualités (Ronaldo, Nani, Pepe …), la Selecçao ne parvient toujours pas à se trouver, en dépit du changement de sélectionneur, preuve que le mal est plus profond que les simples choix d’un homme.

Mardi soir, le Portugal n’est pas parvenu à rivaliser avec le Danemark (2-1), et se sont les nordiques qui se qualifient directement pour l’Euro. Les coéquipiers de Cristiano Ronaldo devront, eux, en passer par les barrages. Ils sont même passés tout près d’une élimination directe, seule la différence de but les séparant de la Norvège, troisième du groupe.

L’autre surprise du soir a également été signée par des représentants du nord du continent. En l’emportant face aux Pays-Bas (3-2), qui n’avaient encore lâché aucun point lors de leur parcours qualificatif, la Suède a validé son billet pour la Pologne et l’Ukraine. Les Pays-Bas n’en restent pas moins de grands prétendants pour la victoire à L’Euro, comme l’Allemagne, impitoyable avec la Belgique mardi soir (3-1), et bien entendu, les champions du monde espagnols, tout aussi peu charitables face à l’Ecosse (3-1).

Thomas Goubin