MRE – Nous ne voterons pas par procuration !
Les MRE ne veulent pas voter par procuration. Ils l’ont d’ailleurs répété des centaines de fois depuis l’annonce de l’anticipation des élections, à la lumière des nouveaux acquis que leur garantit le texte constitutionnel. Ignorés par les acteurs politiques au Maroc, les Marocains de l’étranger s’expriment à travers les communiqués mécontents des ONG qui les représentent.
Vaines ont été les revendications des associations de MRE, concernant leur participation effective aux élections du 25 novembre prochain. Le silence de la majorité des partis, accentué par une indifférence totale de la part du ministère de l’Intérieur, n’a pas manqué d’exaspérer ces « représentants » qui estiment avoir les mêmes droits constitutionnels que les Marocains résidant au pays, que ce soit pour le vote ou pour la représentativité sur les listes électorales.
Les MRE indignés par l’indifférence !
Dans un communiqué adressé à Libération, des MRE, dont des militants USFPistes, ont fait part de leur refus de voter par procuration. Par le biais d’une formation comportant plusieurs associations MRE, dite la « Coalition des MRE », ils ont même déposé une requête de révision de certaines dispositions de la loi relative à la Chambre des représentants, auprès du Conseil constitutionnel.
Parmi les articles rejetés de cette loi, l’article 72 qui accorde aux MRE inscrits sur les listes électorales le « droit » de voter depuis leur pays d’accueil, par procuration.
Evidemment, le MRE peut désigner lui-même son délégataire : un individu, à qui serait confiée la lourde tâche de porter la voix d’un autre citoyen MRE. Aucune garantie que cet individu respecte le choix de son procureur n’est, par contre, donnée. Les MRE qui ne connaissent personne de confiance n’ont, bien entendu, qu’à attendre les prochaines élections.
A ce titre, la Coalition des MRE a dénoncé la contradiction du dit article avec l’article 30 de la nouvelle Loi suprême qui, lui, stipule que « tous les citoyennes et les citoyens majeurs jouissant de leurs droits civils et politiques sont électeurs et éligibles ».
Un paradoxe qui, selon la même formation, porte atteinte à la démocratie participative instaurée par la nouvelle Constitution. Surtout que l’ensemble de ces ONG n’a pas lésiné sur les moyens pour élaborer un projet bien ficelé, qui leur permettrait d’intégrer la liste nationale et, par là même, la vie politique dans leur pays d’origine.
Une volonté de participer à la vie politique du pays
Estimant avoir bien d’autres choses à apporter au Maroc, que les transferts d’argent annuels, les MRE insistent pour voter mais aussi pour se présenter aux prochaines élections sous l’égide des partis nationaux qui devraient les programmer sur leurs listes.
Le « Comité de suivi du rassemblement des Marocains en Europe » a clairement fustigé le manque de sérieux du ministère de l’Intérieur, dont l’indifférence à l’égard de la question de la représentativité des MRE, a fortement influencé les partis politiques qui ne se sont pas assez intéressés à cette catégorie.
Hormis des conventions signées avec le PJD et le PPS, pour intégrer les requêtes MRE dans leurs programmes respectifs, aucun autre parti politique n’a jugé nécessaire d’accorder aux MRE cette représentativité tant désirée, ne serait-ce que symboliquement.
On rappelle, à ce titre, qu’un parti MRE a été créé en juillet dernier. Depuis, la « Coalition pour la Patrie » n’a plus fait parler d’elle. Malheureusement, ceci ne fait que conforter les MRE dans leur désintéressement de l’avenir du Maroc.
Fedwa Misk