Martine Aubry, candidate officielle, ne laisse pas indifférent

Comme prévu, la maire de Lille a déclaré mardi 28 juin sa candidature à la primaire socialiste qui aura lieu en octobre prochain afin de représenter le PS lors des élections présidentielles.

De la détermination

Dans une allocution d’une quinzaine de minutes, la première secrétaire du PS s’est adressé sans détour à son auditoire. «Je veux rendre à la France sa force, sa sérénité, son unité. Je veux redonner à chacun le goût de l’avenir et l’envie d’un destin en commun. Aussi, j’ai décidé de proposer ma candidature à l’élection présidentielle. (…) Mes chers compatriotes de la métropole et des outremers, nous rêvons d’un véritable changement au profit de tous, un changement où les mots se transforment en actes. Je suis enthousiaste à l’idée d’aller à votre rencontre. Je veux plus que tout rassembler, rassembler aujourd’hui les femmes et les hommes de gauche, les écologistes et les humanistes, pour que demain en 2012 nous puissions rassembler les Français et la nation toute entière. Avec votre soutien, avec votre confiance, je prends aujourd’hui devant vous l’engagement de la victoire en 2012».

Cinq candidats pour un élu

Le 28 juin était aussi la date de début du dépôt pour les candidatures à la primaire du PS, ce qui donne à l’annonce de Martine Aubry son caractère officiel. François Hollande, Ségolène Royal, Manuel Valls et Arnaud Montebourg avaient d’ores et déjà déclaré vouloir représenter le parti socialiste aux élections des 2012. Pour Ségolène Royal, «les débats vont pouvoir commencer. (…) Il reste trois mois, c’est un temps qu’il ne faut pas perdre», tout en précisant qu’elle «a l’expérience d’une présidentielle». François Hollande, lui, a affirmé: «Nous ne nous gênons pas, nous nous complétons». De manière générale, rien ne laisse apparaître aucune tension interne au sein du parti. D’ailleurs dans son discours, Martine Aubry n’a-t-elle pas dit «Il faut oser la démocratie jusqu’au bout, comme nous le faisons avec nos primaires citoyennes».

Les réactions

Le moins que l’on puisse dire est que la candidature de la première secrétaire du PS ne laisse pas indifférent. Elisabeth Guigou, députée socialiste a tenu à soutenir Martine Aubry. «J’ai senti beaucoup de sérénité chez elle et de détermination en même temps (…) Elle a montré qu’elle était à la fois proche des préoccupations des Françaises et des Français, de leurs soucis quotidiens et en même temps qu’elle avait une vision de l’avenir pour notre pays, pour l’Europe et pour le monde». Même son de cloche pour le maire de Paris Bertrand Delanoë : «Je vais soutenir Martine Aubry parce que je pense que c’est une femme d’État». En revanche, au sein de l’UMP on ne partage pas le même avis. Jean-Pierre Raffarin, ancien premier ministre, a expliqué que Martine Aubry «est une candidature sérieuse, il ne faut pas prendre ça à la légère». C’est une «femme qui a assumé de hautes responsabilités et c’est une candidature qui a sa force. Il faut considérer que nous avons là un adversaire qui mérite considération». Tandis que Laurent Wauquiez, ministre des affaires européennes n’a pas mâché ses mots. «L’incapacité du PS depuis le forfait de DSK à se hisser au niveau de l’enjeu présidentiel saute aux yeux». Martine Aubry «pose comme première valeur la laïcité. Pour celle qui pratique le communautarisme à Lille, c’est une belle pantalonnade. Dans un PS livré aux querelles de chapelle, c’était au mieux le discours du premier apparatchik».

Gypsy Allard