Maroc. Taza, le rapport qui accable…

 Maroc. Taza, le rapport qui accable…

La ville de Taza


Le Centre marocain des droits de l’Homme (CMDH) pointe du doigt un certain nombre d’irrégularités commises à Taza. C’est du moins ce qui ressort de son dernier rapport, dont des extraits ont été publiés par le site d’information Hespress.




 


Le CMDH précise dans son rapport que les revendications des manifestants sont purement d’ordre social. Une partie de la population s’est en effet plainte de la cherté des factures d’eau et d’électricité, bientôt rejointe par une marche pour l’emploi organisée par des jeunes. La forte répression de ces manifestations ayant constitué le déclencheur des événements qu’a connus la ville.


Le Centre fustige ainsi l’approche sécuritaire adoptée par les autorités lors de l’éclatement de ces troubles. Une approche qui, toujours selon le rapport, aurait contribué à instaurer un climat délétère à l’origine des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, et ce malgré les quelques tentatives de médiation initiées par des élus locaux.


Les conclusions préliminaires du CMDH mentionnent également des cas d’effraction de domicile commises par les forces de l’ordre, corroborant ainsi les informations recueillies auprès des manifestants par les militants du Mouvement 20 février.


Dans des extraits du rapport publiés par Hespress, le CMDH qualifie l’intervention des forces de sécurité de « grave et abusive », ajoutant que « les pierres jetées par quelques manifestants ne peuvent constituer un motif justifiant les abus des forces de l’ordre (…), il aurait été plus raisonnable d’ouvrir une enquête judiciaire pour déterminer les causes de ces débordements ».


 


Les parlementaires montent au créneau


Sur les causes profondes de la paupérisation dont souffrent les habitants de Taza, le CMDH fait allusion à « un lobby qui accapare le champ politique et économique, soutenu par de hauts responsables ».


Un clientélisme qui serait à l’origine de tous les maux dont souffre cette petite ville, « dont la situation a été aggravée par des éléments motivés uniquement par des considérations politiques et idéologiques », peut-on lire sur Hespress, sans toutefois nommer ces éléments.


Le Centre marocain des droits de l’Homme préconise toutefois la constitution d’un comité d’enquête, dont l’objectif serait de jeter toute la lumière sur les récentes émeutes et de délimiter les responsabilités des parties incriminées.


Une doléance partagée par certains membres du Parlement. La presse marocaine mentionne en effet la tenue, vendredi dernier, d’un conseil de gouvernement restreint présidé par Abdelilah Benkirane, et auquel ont assisté le ministre de l’Intérieur Mohand Laenser, ainsi que cinq parlementaires représentant la ville de Taza.


Une commission parlementaire sera ainsi constituée pour « activer une trentaine de projets de développement, tout en veillant à délimiter les responsabilités de manière objective ». Laenser, ministre de l’Intérieur, aurait affirmé avoir reçu des directives du roi Mohammed VI pour répondre aux revendications sociales des manifestants.


Quant aux parlementaires originaires de la ville sous tension, ils auraient déposé une motion auprès du gouvernement pour que Taza bénéficie d’une visite royale…


Zakaria Boulahya