Maroc. Sarkozy lancera les travaux du TGV

Lors d’une visite en province jeudi 8 septembre, pour l’inauguration d’un tronçon du TGV reliant les vallées du Rhin et du Rhône, le président français Nicolas Sarkozy a indiqué aux journalistes qu’il se rendrait « au Maroc fin septembre pour lancer les premiers travaux du TGV ».

En 2007 déjà, le président français était présent lors de la signature des premiers accords entre l’ONCF, la SNCF et Alstom  en vue de démarrer les études pour la réalisation de la ligne à grande vitesse Tanger –Casablanca. Le TGV marocain doit entrer en service en décembre 2015 et rouler à plus de 320 km/h réduisant ainsi la durée de transport entre Casablanca et Tanger de 4H 45 mn à 2h 20 mn.

Un projet qui en créera d’autres

Présenté par le Roi Mohammed V comme l’un des projets phare du développement économique et social, au mois de décembre dernier,  le TGV devrait avoir un coût global supérieur à 33 milliards de DH (3 milliards d’euros environ). Ceci va entraîner la création d’une filière industrielle ferroviaire puisqu’il nécessitera le montage au Maroc des rames du TGV marocain.

Ce sera la première fois que la multinationale française Alstom montera des rames de TGV hors de France. Le Maroc sera donc non seulement bénéficiaire mais également  une plateforme industrielle pour le secteur.

Si au Maroc, le projet du TGV a été fortement rejeté par les socialistes, il est d’un apport indéniable sur le court, le moyen et le long terme. Le montage des rames au Maroc induira la formation de main d’œuvre spécialisée et la création d’un nombre important d’emplois durables, la plateforme marocaine pouvant servir de délocalisation du fabriquant français.

A moyen terme, la rapidité du trajet Casa-Tanger justifiera un gain important en matière de temps pour les particuliers et pour les professionnels, qui pourront faire l’aller retour en toute tranquillité et dans un confort optimal. Au long terme, les connexions TGV sont amenées à se multiplier, induisant forcément un changement de mentalité quant à la valeur du temps et de la ponctualité. Sans parler de leur effet forcément positif sur le respect des horaires par l’ONCF !

Avant les Anglais et les Américains

Difficile de croire que des superpuissances comme les Etats Unis ou le Royaume Unis, n’aient pas encore de TGV pour connecter leurs villes mais aussi leurs populations. Lors de leurs vacances à Paris, les touristes américains prennent le TGV comme pour un tour en manège. L’ambassadeur américain en France en est également séduit comme il témoigne dans un article pour Le Monde.

Non que l’idée ne séduise pas les Américains, le gouvernement Obama a prévu 13 milliards de Dollars pour réaliser un réseau qui couvrirait tous les Etats Unis dans les 25 ans à venir. Reste que les sous sont particulièrement difficiles à trouver actuellement. Même si la proposition chinoise d’avancer un prêt est forte séduisante, le gouvernement américain préfère réaliser lui-même son projet… dès que les temps seront plus cléments.

Au Royaume Uni par contre, le projet a été retardé par le changement de gouvernement. On ignore encore si le budget alloué sera validé ou s’il va subir des coupes budgétaires. Le gouvernement de David Cameron relance à présent le projet de grande vitesse, des consultations publiques seront bientôt organisées. Objectif : entamer le chantier en 2015, pour un coût estimé de 35 milliards d’euros. A cette date, le Maroc fera  déjà ses premiers voyages à grande vitesse.

Fedwa Misk