Maroc. Qui veut s’allier au PJD ?

 Maroc. Qui veut s’allier au PJD ?

L’USFP a rejoint les bancs de l’opposition

Après le PAM, le RNI, voilà l’USFP qui rejoint les bancs de l’opposition. Après sa victoire fracassante, le PJD lutte contre le rejet des autres partis et tente de se trouver assez d’alliés pour rafler une majorité confortable. Si le PI est déjà dans le gouvernement, les autres partis ne se bousculent pas au portillon.

A l’heure actuelle, le Chef du gouvernement est chargé de former lui-même son cabinet conformément au texte de la nouvelle constitution.

Samedi dernier, Abdelilah Benkirane a confirmé que son parti ferait alliance en premier lieu avec les partis de la Koutla (PI, USFP et PPS) pour former le nouveau gouvernement, lors d’un passage télé sur Al Oula.

Avant même d’entamer sa campagne électorale, le PJD avait une prédilection pour les formations de la Koutla, en particulier pour le PI qui n’a d’ailleurs pas tardé à rejoindre le parti islamique.

Dimanche dernier, l’USFP confirmait le bruit selon lequel il se retirait à son tour aux bancs de l’opposition aux côtés du PAM et du RNI, annonçant ainsi la désagrégation de la mythique Koutla sous le regard désenchanté du PJD.

Ce dernier se voyait déjà en pôle de force avec ses 107 sièges, les 60 sièges du PI, les 39 sièges de l’USFP et les 18 sièges du PPS. Sur les 395, cette coalition aurait dégagé 57% de l’ensemble de la chambre des représentants : une majorité bien installée.

Hélas pour lui, la cuisine interne du parti socialiste ne pouvait admettre les ingrédients du parti conservateur, préférant « échouer avec ses idées que de réussir avec celles des autres », disait Ali Bouabid, l’un des jeunes visages du parti de la rose.

Et maintenant ?

Le Parti de l’Istiqlal est un allié sur lequel le PJD peut compter. Malgré les objections de Karim Ghellab qui a tenté de faire de la résistance, le parti de Fassi garantit, avec ses 60 sièges, une union puissante avec celui de Benkirane. Mais avec 167 sièges seulement, on est encore loin de la majorité requise. Une trentaine de siège reste à trouver pour former un gouvernement.

Le PPS, dernière formation de la Koutla, n’a jamais été chaud pour cette union. Nabil Benabdellah s’est à maintes occasions montré récalcitrant à cette possibilité. Cependant, le parti s’est gardé de se prononcer, préférant attendre les positions des autres formations de la Koutla. Les jeux sont faits et le PPS devra bientôt se décider. Mais ce n’est pas avec ses 18 sièges qu’il renversera la donne.

Ne pouvant compter sur le RNI, le PJD devra donc marteler la fameuse Alliance pour la Démocratie pour que s’en détachent quelques partis. Mouvement Populaire, Union Constitutionnelle, ou les deux.

Une drôle de partie se joue dans l’arène marocaine. Dans les coulisses, on entend dire que le PPS et le MP sont à deux doigts de signer pour rejoindre le gouvernement de Benkirane. Mais la scène politique marocaine est aussi fluctuante qu’une telenovela actuellement, et aucun scénario n’est à écarter, aussi invraisemblable soit-il.

Quoi qu’il en soit, le PJD est aux commandes. Il détient les rênes de ce pouvoir qui s’est longtemps refusé aux islamistes, et c’est de son essor que vont découler tous les textes de lois qui devront gouverner le Maroc pour les décennies à venir. La puissance de l’opposition promet de remuer allègrement les murs du parlement.

Fedwa Misk