Maroc : plus de réformes pour développer l’investissement

L’OCDE demande au Maroc d’aller plus loin dans les réformes afin d’amplifier l’investissement étranger dans le pays. L’organisation vient de présenter à Rabat un rapport dans ce sens.

Voilà un rapport sans concession sur l’état d’avancement des réformes au Maroc. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui regroupe les économies les plus riches de la planète, le royaume devra réformer son cadre juridique et institutionnel qui paraît « éparpillé et désuet » s’il veut favoriser le venue des investissements étrangers. L’organisation internationale se fait assez précise en recommandant notamment de « lever les obstacles juridiques et administratifs et de renforcer la transparence. »

« La lenteur et le manque de transparence de la justice sont des facteurs qui pèsent sur le développement des entreprises. » Et d’ajouter : « Il est souvent rapporté que la justice au Maroc est lente (délais de procédure, report des audiences, manque de qualification des magistrats), incertaine (conflits de juridictions, difficultés à obtenir l’exécution des décisions de justice), peu prévisible (corruption au niveau des experts judiciaires), ou insuffisamment transparente (manque de diffusion de la jurisprudence). »

Pour contribuer à un nécessaire équilibre budgétaire, la solution passe par « la réduction de la complexité du système fiscal et ses niches ». Il faut aussi « renforcer la transparence et la discipline fiscale à la fois du côté de ses agents et des PME, conforter la confiance des contribuables et mettre en place des systèmes d’allégement fiscal en faveur des petites entreprises pour les inciter à sortir du secteur informel. » L’élargissement des attributions du Conseil de la concurrence, l’amélioration de la performance du secteur énergétique et une refonte du système éducatif permettrait de renforcer la compétitivité.

Pour lutter contre la corruption, l’OCDE constate que « le rôle de la société civile, des institutions non gouvernementales et des médias n’est pas encore pleinement reconnu ».

Nizar Baraka, ministre délégué des Affaires économiques et générales, a tenu à tempérer le contenu du rapport en déclarant avoir « mis en place un certain nombre de réformes sur les plans législatifs, réglementaires et institutionnels pour mettre en place un cadre favorable, propice à l’investissement. » Selon lui,  depuis un an, « un Comité national de l’environnement des affaires assure le suivi de la gouvernance des réformes. »

Nizar Baraka, cité par l’agence de presse marocaine MAP, a indiqué que cette stratégie apporte un éclairage précieux et des pistes de réflexion qui permettront de poursuivre l’amélioration du cadre économique pour stimuler l’entreprenariat, l’investissement et encourager la création d’emplois, qui demeure la première priorité du gouvernement.

Selon le ministre, les dix dernières années de réformes ont permis au Maroc de doubler son rythme de croissance. Toutefois, il estime que l’élan réformateur doit s’accélérer pour répondre au défi pressant de la création d’emplois qualifiés.

Cyril Bonnel