Maroc. Pas d’acquittement pour le boxeur Zakaria Moumni

 Maroc. Pas d’acquittement pour le boxeur Zakaria Moumni

D’après son épouse Taline Moumni

L’ex champion du monde de boxe Zakaria Moumni est détenu depuis 15 mois pour une affaire d’escroquerie au Maroc. Condamné en première instance à 36 mois de prison, le champion de boxe marocain n’en fera plus que 20 au total, d’après le verdict du tribunal de Salé.

Encore 5 mois à purger derrière les barreaux pour Zakaria Moumni, champion marocain de la boxe light-contact. Condamné en première instance à 36 mois de prison ferme en octobre 2010, dans une affaire d’escroquerie, le boxeur a vu sa peine réduite en appel à 30 mois en janvier 2011, avant la reprise de l’affaire ordonnée en septembre dernier par la Cour suprême. Une peine de 20 mois a été annoncée jeudi dernier par le tribunal de Salé.

Des versions différentes

Selon la version officielle, l’ancien champion du monde de la boxe light-contact boxe pour l’année 1999, résidant en France, a été arrêté au Maroc pour avoir escroqué deux Marocains résidant au Royaume, en leur promettant du travail en France. Grâce à quoi, il aurait soutiré 1.200 euros aux deux victimes.

Une version que le jeune boxeur nie complètement. Il affirme même avoir signé sous la torture ces aveux qui le font reconnaître avoir reçu de l’argent des deux individus en question.

Afin de prouver son innocence, Zakaria Moumni n’a cessé de réclamer la convocation par le tribunal d’un intermédiaire surnommé Soltane. Un témoin qui n’a jamais été convoqué par le tribunal.

La version de l’épouse du boxeur est autre. D’après Taline Moumni, Zakaria Moumni a, pour seul crime, essayé d’approcher le roi Mohammed VI afin de réclamer un travail dans l’administration au Maroc, auquel il estimait avoir droit, en application d’un décret royal de 1967.

Victime d’un complot ?

Après avoir été éconduit une première fois suite à une audience auprès du secrétaire du roi, il s’était rendu sous les fenêtres de la résidence privée du Roi en France d’où il a été refoulé. Cet  affront  lui coûta cher, selon Taline Moumni, qui assure que l’affaire d’escroquerie n’est qu’un complot, une sorte de correction infligée au boxeur à son retour au Maroc.

Questionné à ce sujet, le ministre de la Jeunesse et des sports Moncef Belkhayat a affirmé que ledit décret ne s’applique qu’aux disciplines olympiques reconnues par le Comité international olympique (CIO) et ne reconnaît donc pas la boxe light-contact.

Un communiqué de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), publié après le verdict, a estimé que « cette condamnation ne constitue qu’un prétexte afin de sanctionner Monsieur Zakaria MOUMNI pour avoir dénoncé une discrimination dont il estime avoir été l’objet. Il s’agit d’un signal négatif en contradiction avec le discours officiel de respect des droits et libertés des citoyens marocains ».

Fedwa Misk