Maroc. PAM, RNI, USFP… Des congrès sous haute tension

 Maroc. PAM, RNI, USFP… Des congrès sous haute tension

Salaheddine Mezouar du RNI se fait aujourd’hui chahuter par les propres membres de son parti


Les partis de l’opposition sont au cœur de la tourmente à la veille de la tenue de leurs congrès respectifs. Le Parti Authenticité et Modernité (PAM), le Rassemblement National des Indépendants (RNI) ou encore l’USFP (socialistes) connaissent actuellement des dissensions internes dans un élan de revendications qui n’est pas sans rappeler la mouvance du Printemps arabe.


 


Officiellement, les congrès de ces partis se veulent un espace de dialogue et de concertation avec les bases militantes. Dans les faits, plusieurs leaders de parti font l’objet d’une remise en question de la part de militants mécontents, pour qui les piètres résultats du dernier scrutin sont imputables à leurs dirigeants.


C’est le PAM qui ouvre le bal avec son congrès extraordinaire prévu pour le 17 février. 3 000 congressistes débattront de « la refonte de l’identité du parti » après le départ de son fondateur, le tant controversé Fouad Ali El Himma, nommé depuis conseiller royal.


Ce ne sera pas une mince affaire au regard des écarts entre les positions de ses composantes. Les notables du parti souhaitent impulser une orientation libérale au PAM, alors que les plus jeunes sont plutôt séduits par une orientation  gauchiste. Quant à la commission préparatoire du congrès, elle ambitionne de favoriser le débat autour d’une « identité de démocratie sociale »…


 


Mezouar sur la sellette


Le RNI de Salaheddine Mezouar est dans une position plus délicate. Alors qu’hier encore il arborait fièrement la double casquette de ministre des Finances et de leader de la « Coalition pour la démocratie » (le fameux G8), Mezouar se fait aujourd’hui chahuter par les propres membres de son parti, qui lui reprochent d’avoir mal géré le scrutin électoral de novembre dernier.


Son leadership est clairement remis en question par des « dissidents » qui appellent à l’élection d’un nouveau secrétaire général du parti. Un retour ironique des choses pour Mezouar, qui doit son poste actuel au « putsch » qu’il a lui-même organisé contre Mansouri, l’ancien SG du RNI.


Les voix des anti-Mezouar se font de plus en plus entendre, à tel point que nombre de ces militants se voient désormais interdits d’accéder au siège du parti, dans un bel exemple de démocratie interne. Les choses devraient s’avérer plus compliquées lors de la tenue du congrès national du RNI, en avril prochain.


 


Les socialistes se font vieux


L’USFP n’est pas en reste. Le bureau du parti a été interpellé par des membres appelant à « une restructuration et à une remise en question ». Le parti de la Rose qui, au lendemain des élections avait refusé de rejoindre la majorité gouvernementale de Benkirane, passe en effet par une période creuse après les modestes résultats de novembre dernier.


Un échec que les jeunes cadres du parti mettent sur le compte de l’autoritarisme de ses instances dirigeantes, qu’ils qualifient de « vieilles et dépassés par les événements ». Si aucune date n’a encore été arrêtée pour le congrès des socialistes, les jeunes du parti militent ardemment pour faire pencher la balance en leur faveur, ne demandant rien de moins que « le renouvellement de la ligne politique du parti et de ses leaders »…


Zakaria Boulahya