Maroc. Nouveau round de négociations sur le Sahara

 Maroc. Nouveau round de négociations sur le Sahara

Un rapport américain récent affirme que le conflit du Sahara représente une ouverture pour l’expansion des activités d’Al Qaeda dans le Maghreb Islamique


C’est hier dimanche qu’a débuté le 9ème round des négociations sur le Sahara, à Manhasset dans la banlieue de New-York. Première rencontre de ce niveau sous l’ère du gouvernement Benkirane, la tenue de ce nouveau round de négociations sous l’égide de l’ONU intervient dans un contexte marqué par une volonté de rapprochement entre le Maroc et l’Algérie, sur fond de soutien diplomatique international à la proposition formulée par Rabat, qui confère une  autonomie aux provinces du sud avec un gouvernement et un parlement locaux, sous souveraineté marocaine.

 


Les manifestations de soutien en faveur de la proposition marocaine se sont multipliées ces dernières semaines. Après Hillary Clinton qui l’a qualifiée de « crédible, sérieuse et réaliste », c’est autour du chef de la diplomatie française, Alain Juppé, en visite officielle au royaume en fin de semaine dernière, d’exprimer la position française : « Nous pensons toujours que le plan d’autonomie marocain, qui est aujourd’hui la seule proposition réaliste sur la table, constitue la base sérieuse et crédible d’une solution » a-t-il déclaré.


Actuellement en pourparlers à New-York, des délégations du Maroc, d’Algérie, de Mauritanie et du Polisario tentent d’accorder leurs points de vue pour mettre un terme à un conflit qui envenime le Maghreb depuis plus de trente ans.


 


De bonnes intentions…


Le Maroc se veut confiant. Pas plus tard que vendredi, le ministre des Affaires étrangères Saâdeddine El Othmani affirmait que « la question du Sahara ne constitue pas un obstacle au développement des relations entre le Maroc et l’Algérie ». Une déclaration quelque peu surprenante quand on sait qu’Alger est le principal opposant à la proposition marocaine d’autonomie, lui préférant la tenue d’un référendum dans le cadre du « droit du peuple sahraoui à l’auto-détermination ».


Mais il se pourrait bien que la rencontre de Manhasset marque le début d’une nouvelle phase de négociations entre l’Algérie et le Maroc. Côté algérien, aussi bien le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci que le président Bouteflika ont réitéré ces dernières semaines leur volonté de développer les relations maroco-algériennes.


Le président algérien a notamment insisté sur la nécessiter de relancer l’Union du Maghreb Arabe, pour fluidifier les échanges et la coopération économique entre les pays du Maghreb. Seulement, les deux parties sont pleinement conscientes que la question du Sahara représente la pierre angulaire de leurs relations.


 


Vers un mariage de raison ?


L’actualité internationale apporte un éclairage nouveau à ce problème, les appels se multipliant pour une meilleure coopération sécuritaire entre les pays du Maghreb, seul rempart au développement des réseaux terroristes dans la région.


Un rapport américain rendu public à la veille des négociations de Manhasset, intitulé « Terrorisme en Afrique du Nord, de l’Ouest et en Afrique Centrale : du 11 septembre au Printemps arabe », mentionne que « le conflit du Sahara représente une ouverture pour l’expansion des activités d’Al Qaeda dans le Maghreb Islamique (AQMI) dans cette région, qui constitue un bastion fertile à ce groupe terroriste », appelant par la même occasion à la fermeture des camps de Tindouf.


Le rapport fait également état de liens avérés entre des membres du Polisario, l’Aqmi et des cartels de drogue sud-américains. Une combinaison explosive nécessitant une coopération sécuritaire renforcée entre Rabat et Alger, qui devront mettre de côté leurs divergences pour assurer la stabilité de la région, déjà mise à mal par les revendications internes nées du Printemps arabe.


Zakaria Boulahya