MAROC- Mesures exceptionnelles en faveur du dédouanement des voitures de RME

Dispositions exceptionnelles pour le dédouanement jusqu’au 31 décembre 2012, des véhicules d’occasion, âgés de « moins de dix ans » importés par les marocains résidant à l’étranger en retraite ou ceux établis depuis plus de dix ans à l’étranger.

Entre attente et appréhension, les Marocains de l’étranger guettaient les fameuses mesures exceptionnelles concernant le dédouanement de leurs véhicules importés au pays. C’est que depuis la mise en application du nouveau code de la route, le ministère de l’Equipement et des Transports les considérait comme des importateurs alors que le ministère des MRE les avait gratifiés d’un traitement de faveur. Les mesures en question viennent d’être annoncées.

Retour sur les faits

Depuis le lancement, en 2009, de l’opération d’abattement sur le dédouanement des véhicules en faveur des retraités marocains résidant à l’étranger, ces derniers ont pu jouir d’un retranchement conséquent de 85% sur les frais de rapatriement de leurs voitures au Maroc. Une quasi-exonération qui a été arborée tel un succès par Mohamed Ameur, le ministre chargé de la Communauté Marocaine résidant à l’étranger. Et pour cause ! 26.662 véhicules introduits au Royaume, permettant ainsi aux retraités de se défaire de leur souci majeur de transport à l’intérieur du Maroc et d’éviter par là même le peu de confort, voire le risque, de l’opération du retour au pays par voie routière, en empruntant plus judicieusement la voie aérienne.

La communauté marocaine de l’étranger ainsi que ses acteurs associatifs avaient unanimement salué l’humanité et l’intelligence des responsables marocains qui ont favorablement répondu à cette requête.

Mais voilà que le nouveau code de la route apportait une nouvelle donne. Nouvelle et pour le moins gênante… L’article 96 du décret n° 2.10.421 du code de la route annonçait la « non homologation des véhicules dont l’âge est égal ou supérieur à 5 ans » !

Mais qu’en est-il des Choupettes ? Les vieilles caisses qui font partie de la famille et avec qui on a plus de souvenirs qu’avec le voisin de palier ?

Karim Ghellab pris aux sentiments ?

L’application dès le 1er janvier de l’article 96 ne laissait pas de doute quant à la décision du ministère de faire la chasse aux autos matures. Sur un ton un tantinet agressif, il a été clairement signifié qu’il n’est pas question de  faire du Maroc la « fourrière de l’Europe » !

Le ministre Karim Ghellab expliquait son souci d’assurer la sécurité des véhicules, de protéger de l’environnement et de soutenir l’industrie automobile nationale. Un argument qui se respecte, si l’on tient compte du taux de mortalité secondaire aux accidents de la route et de l’importance du secteur automobile dans les importations du Maroc.

Mais cela n’exigeait-il pas des retraités de s’approprier de nouvelles voitures (vieilles de moins de 5 ans) pour circuler librement dans leur propre pays ? Cette mesure mettait en effet le retraité résidant à l’étranger au même piédestal qu’un importateur qui fait du commerce automobile et rendait, par conséquent, inutile l’opération de rapatriement des véhicules personnels, encouragée par le ministère chargé de la Communauté Marocaine de l’étranger.

Karim Ghellab s’était alors suffi de déclarer qu’il y aurait probablement des mesures exceptionnelles concernant le cas des MRE. Mesures qui ont finalement été annoncée mercredi 6 juillet 2011,  prévoyant des dispositions exceptionnelles pour le dédouanement jusqu’au 31 décembre 2012, des véhicules d’occasion, âgés de « moins de dix ans » importés par les marocains résidant à l’étranger en retraite ou ceux établis depuis plus de dix ans à l’étranger.

C’est donc un prolongement d’opération plutôt qu’un traitement spécial, mais d’autres mesures en faveur des MRE ne sont pas à écarter, selon le ministre. Il reste donc à trouver un juste compromis entre la sécurité routière et le confort des marocains résidant à l’étranger, qui se languissent du pays.

Fedwa Misk