Maroc. Le plan anti-crise pour le tourisme est en marche

 Maroc. Le plan anti-crise pour le tourisme est en marche

Marrakech


Lahcen Haddad, ministre du Tourisme, met les bouchées doubles pour mener à bien le plan d’anticipation anti-crise, consistant en un dispositif de soutien aux principales destinations touristiques. (Photo AFP)




 


Le lendemain de sa nomination, en janvier dernier, le ministre du Tourisme Lahcen Haddad a mis en place une Task Force publique-privée, chargée d’assurer un suivi régulier de l’activité touristique et d’élaborer un plan d’anticipation volontariste et concerté, basé sur des actions tactiques, des ajustements ciblés, en vue de contrer et limiter l’impact de la crise sur le secteur du tourisme marocain. Depuis, les réunions se succèdent pour affiner la stratégie de relance.


« Il a à cœur de mettre tout en œuvre pour accompagner les professionnels du tourisme et les aider à traverser sereinement cette crise », apprend-on d’une source proche du ministre.


 


Un plan d’accompagnement et de soutien


Constituée par le Ministère du Tourisme avec la Fédération Nationale du Tourisme, l’Observatoire du Tourisme, l’Association Nationale des Investisseurs Touristiques, la Fédération Nationale de l’Industrie Hôtelière et l’Office National Marocain du Tourisme, cette Task force a été mandatée pour proposer un plan d’accompagnement et de soutien permettant aux principales destinations touristiques du Royaume ainsi qu’aux entreprises touristiques de traverser cette conjoncture dans les meilleures conditions.


« Il est important que les opérateurs privés soient des acteurs majeurs de cette action. Qui mieux qu’eux connaissent les maux du secteur ? », ajoute-t-on au ministère du Tourisme.


L’objectif étant de prendre les mesures nécessaires pour maintenir l’activité touristique, de consolider les parts de marchés sur les principaux bassins émetteurs, et de prospecter de nouveaux marchés identifiés comme des relais de croissance.


Ainsi, une mission d’accompagnement, assurée par un cabinet indépendant, le cabinet Mazars, et conjointement pilotée par la FNIH et le ministère du Tourisme, a entamé les travaux de diagnostic pour l’identification et l’évaluation des hôtels en grande difficulté.


 


Marrakech et Agadir en premier


« Le dispositif de soutien touchera principalement la composante hôtelière et ce, dans les deux principales destinations touristiques : Marrakech et Agadir. Deux régions qui traversent actuellement une mauvaise passe, due à la chute drastique des nuitées », souligne-t-on au cabinet du ministre.


Ces établissements bénéficieront d’un accompagnement personnalisé adapté à leurs problématiques, dans le cadre d’un Contrat Performance avec l’Etat, sur la base d’un diagnostic approfondi et spécifique. « La task-force devra procéder à un accompagnement personnalisé des établissements hôteliers, principalement ceux qui se sont déclarés en difficulté », ajoute-t-on. Un peu plus de vingt établissements seraient concernés.


La Task Force veillera, à travers la Fédération Nationale de l’Industrie Hôtelière (FNIH), à sensibiliser les Associations de l’Industrie Hôtelière au niveau régional, sur l’importance de cette démarche d’accompagnement, de structuration et d’amélioration de la compétitivité à moyen terme des établissements d’hébergement, dans l’objectif de maintenir l’attractivité de la destination, de préserver la qualité de l’hébergement et de préserver les emplois dans le secteur. « Le plan de soutien sera ensuite généralisé à l’ensemble des filières touristiques et des régions du Royaume », précise-t-on au cabinet de Lahcen Haddad.


Si la crise actuelle s’aggrave ou perdure, les professionnels ont convenu avec la task-force de passer à « un autre palier de mesures de soutien, qui pourront aller jusqu’à un moratoire en matière de charges sociales et d’exonérations fiscales ». Un rallongement des échéances de crédit d’investissement ainsi qu’un accompagnement en matière de crédit de trésorerie pourraient également être envisagés.


 Ahlam Jebbar