Maroc. Le PJD sauvera-t-il l’économie ?

 Maroc. Le PJD sauvera-t-il l’économie ?

Après l’euphorie de la victoire

Le PJD ne se voile pas la face. Sa stratégie économique pour le Royaume consiste à instaurer des mesures préventives plutôt que d’établir un programme économique à l’instar de ses prédécesseurs. Manque de ressources ou d’expérience ?

Le quotidien Le Soir Echos décrit la situation économique actuelle du Royaume comme « une véritable bombe à retardement », confidence anonyme d’un économiste marocain. Pénible legs pour les épaules du PJD qui prend les règnes pour la première fois de l’histoire du pays.

Bien qu’Abdelilah Benkirane, Secrétaire Général du Parti islamique, ait affirmé qu’il n’hésiterait pas à faire appel à des spécialistes pour diriger les ministères que ses collègues ne sauraient gérer, il paraît évident que les secteurs économiques névralgiques ne seront pas concernés par cette cession.

Demandez le programme !

Sur toutes les tribunes, la mauvaise gouvernance et le système rentier étaient pointés des doigts des leaders du Parti de la lampe. Pour y remédier, le programme du PJD parlait d’instaurer les règles de la bonne gouvernance, de booster l’investissement public, de diversifier les partenariats, de taxer les riches et d’institutionnaliser la Zakat !

« Les baisses des transferts des MRE ou des recettes douanières peuvent être compensées par plusieurs volets, mal exploités. Vous n’imaginez pas la manne qu’on pourra recevoir des pays du Golfe grâce au financement alternatif», répond Najib Boulif, contacté par les soins du Soir Echos.

En outre, l’économiste du PJD affirme mordicus que la bonne gouvernance dont son parti est capable permettra d’injecter quelque 50 à 60 milliards de dirhams supplémentaires dans les caisses de l’État… annuellement !

Pour l’économiste, c’est l’investissement public qui devrait être boosté pour soutenir la croissance, même si l’Etat s’est engagé depuis des années dans l’encouragement du secteur privé, qui est encore très défaillant.

Le PJD estime que l’on ne cible pas assez les asiatiques dans nos partenariats économiques. Il compte, à ce titre, doter le fonds de promotion des exportations marocaines de fonds supplémentaires afin d’atteindre les pays comme la Chine ou la Corée. Les 250 millions de dirhams actuels ne suffisent pas si l’on veut que le Maroc rétablisse ses équilibres en termes d’échanges commerciaux.

Les fonds du coeur

Selon Najib Boulif, plusieurs fonds de l’État sont mal gérés et manquent de transparence. A titre d’exemple, il cite le Fonds Hassan II ou le fonds Awqaf qui devraient être mis à l’étude.

D’autres mesures sont préconisées pour remplir les caisses de l’Etat, comme la taxe sur les signes extérieurs de richesse qui s’élèvera à 30% ou encore l’institutionnalisation de la Zakat qui comblerait le déficit monstre de la caisse de compensation. Rappelons à ce titre le chiffre effarant de 45 milliards de dirhams de déficit budgétaire de la dite caisse.

Promesses dorées

Pour une grande partie de la jeunesse marocaine, voici l’argument qui a dû les influencer le plus : 3 000 DH de SMIG. « Ce n’est qu’en 2016 que le SMIG atteindra les 3 000 DH. Il y aura des hausses progressives de 5 à 7% par an », explique Boulif au quotidien.

En attendant le terme des cinq années, le PJD est dans le collimateur de tous. Le premier Parti démocratiquement élu depuis la nouvelle constitution devra bientôt étaler ses cartes pour orienter les grands axes économiques du Royaume et redresser la barre de l’économie qui coule.

Fedwa Misk