Maroc. La RAM cherche à redorer son image

 Maroc. La RAM cherche à redorer son image

Stéphane Frances / ONLY WORLD / AFP.


Alors que les plus grandes compagnies aériennes mondiales traversent une crise sans précédent, la Royal Air Maroc engage 20 millions d’euros dans un relifting global…


 


Le contexte général du transport aérien traverse une zone de turbulence sans précédent. Grandes et petites compagnies aériennes, en effet, font face à d’énormes difficultés économiques. Leur bilan financier est dans le rouge et nombreuses sont celles qui, grâce à l’intervention de leur gouvernement respectif, arrivent à tenir la barre ou cherchent un partenariat avec une autre compagnie aérienne moins touchée, mais cela ne se concrétise pas toujours.


 


Un ciel très morose


Le coût élevé du pétrole, la crise dans la zone euro, le manque de confiance des passagers sont les quelques facteurs qui affectent ces compagnies. De nombreux analystes prédisent que 2012 sera l’année où l’industrie aérienne pourrait risquer la faillite.


A titre d’exemple, Air France-KLM, qui a enregistré des pertes de 300 millions d’euros en 2011, se restructure. Ainsi, la compagnie diminuera sa flotte de court et moyen-courriers et a gelé le salaire de ses employés français pour les deux prochaines années dans le cadre de son plan de trois ans visant à renouer avec les bénéfices.


C’est dans ce contexte de morosité générale que la Royal Air Maroc engage son relifting. Et pour ce faire, la compagnie ne lésine pas sur les moyens. Ce ne sont pas moins de 200 millions de dirhams, soit environ 20 millions d’euros, qui sont alloués à cette opération…


La RAM avait pourtant enregistré un résultat déficitaire au terme de l’exercice 2010-2011. Ce qui l’avait notamment poussé à réduire sa flotte ainsi que ses effectifs de 30% et à rationnaliser ses coûts.


 


Relifting très coûteux


Ce relifting comprendra, tout d’abord, l’ouverture à l’aéroport Mohammed V de Casablanca du « terminal 1 » dont la livraison est prévue pour fin 2013. L’objectif escompté avec ce nouveau terminal étant que l’aéroport de Casablanca devienne un hub international car 40% des voyageurs qui y font escale continuent sur l’international.


Toutes les étapes du parcours voyageur, de l’achat du billet jusqu’à l’arrivée à destination, ont également été étudiées par la compagnie. Plus d’une vingtaine de projets structurants sont en cours.


Un guichet prioritaire Départ et Arrivée, dédié à la clientèle Business class, a été mis en place au niveau du terminal 2 de l’aéroport Mohammed V afin de faciliter les formalités de police.


De même, la salle VIP, bien que récente, va être redécorée et sa capacité d’accueil sera augmentée. Le confort sera aussi au rendez-vous dans la salle de transit qui comptera un business center, une zone d’attente, une cafétéria, une salle de prière et des salles de douche.


La flotte de B 767 et B 747 qui effectue les vols long-courriers, se verra dotée de nouveaux sièges plus confortables (transformables en lits) avec écrans intégrés et divertissements. Devant les nombreuses réclamations, Les repas servis à bord devraient, selon la direction, être également améliorés et retrouver « équilibre et saveur ».


Enfin, des projets de mesure de la satisfaction clients sont également en cours afin de déterminer les actions correctives nécessaires.


 


Une stratégie à contre courant


Prévus pour fin 2012, ces chantiers visent ainsi à améliorer le confort des passagers, surtout ceux de la classe affaire, mais aussi à améliorer l’image de la compagnie. Une image écornée ces dernières années et qui avait affecté la rentabilité de l’entreprise.


Selon Tony Tyler, directeur général de l’Association internationale du transport aérien (IATA), les compagnies aériennes européennes devraient subir des pertes d’environ 459 millions d’euros cette année.


Ainsi, pendant que la plupart des compagnies optent pour une restructuration, suivant ainsi les recommandations de IATA, avec notamment comme action la fermeture des lignes non profitables ou le gel des salaires du personnel, d’autres misent, à coups de plusieurs millions d’euros, sur le relifting de leur espace d’accueil… A chacun sa stratégie !


Ahlam Jebbar