Maroc – L’alliance pour la démocratie attaque !

 Maroc – L’alliance pour la démocratie attaque !

Huit partis marocains constituent l’alliance pour la démocratie.

La seconde sortie médiatique des leaders des huit partis de « l’alliance pour la démocratie » a donné le ton sur leur engagement autour d’un même projet de société. Confiance et flegme sont affichés par les membres de la coalition. Il s’agit bien d’une grande opération de séduction !

A un mois des élections législatives, plus le temps de convaincre l’opinion publique ou les partis adverses de l’honnêteté de ce rapprochement qui, somme toute, était prévisible. Jeudi dernier à Casablanca, l’Alliance pour la démocratie a cimenté ses rangs par un projet de société commun aux huit partis qui la constituent. Les responsables du RNI, PAM, UC, MP, PT, PS, PGV et PRV, se sont réunis pour donner, un à un, les grands axes du cadre général du programme commun.

Il ne s’agissait pas de présenter le programme électoral. Ceci devrait faire l’objet d’une troisième sortie médiatique selon Abdelkarim Benatik du Parti Travailliste. Il s’agissait plutôt d’un cadre commun qui devrait orienter les programmes électoraux des dits partis. Un référentiel dont la définition est nécessaire tant les partis de la coalition sont divergents. Rappelons d’ailleurs que l’alliance regroupe des libéraux-démocrates, des partis de centre-gauche et des Verts ainsi que des islamistes modérés.

«La dignité, la confiance et l’essor économique», lance d’emblée Salaheddine Mezouar, président du RNI. Le libéral entend ainsi répondre aux revendications de la rue marocaine, hebdomadairement animée par les manifestations pour la démocratie.

Les grands axes du programme

20 engagements ont été annoncés lors de la rencontre. C’est à Mohand Laenser du MP qu’est revenue la tâche de dévoiler les grandes lignes traduisant les priorités de la coalition. Les 20 engagements répondent à certains défis nationaux de l’heure.

Le social vient en premier avec les grands chantiers de l’emploi, de la promotion des droits des femmes, de la réduction des disparités sociales et de la qualification de l’élément humain. Puis l’économie du pays avec l’objectif de rétablir les équilibres macroéconomiques en réduisant le déficit budgétaire de 50%, de relever la croissance annuelle à 6%, de développer la production régionale, de soutenir les investissements aussi bien internes qu’externes et de prospecter de nouveaux marchés pour les exportations.

Les leaders des huit partis ont précisé que les vingt axes déclinés constitueront le socle du programme électoral, lors de la campagne à venir. Ce programme sera présenté plus en détail  lors d’une prochaine convention, prévue pour bientôt.

Beaucoup de flou persiste sur les orientations idéologiques de la coalition. Même si centristes, les partis conservateurs ou encore socialistes ne peuvent pas adhérer totalement aux ambitions des partis libéraux. Ces derniers peuvent se retrouver bridés dans leur élan capitaliste ou moderniste par leurs nouveaux alliés.

On attendra donc cette troisième rencontre pour jeter un peu plus de lumière sur le programme de la coalition qui ne cesse de susciter la désapprobation des autres partis politiques. Pour l’heure, aucune nouveauté n’est apportée par rapport aux précédents programmes électoraux, aucun programme audacieux n’est susceptible de créer le « buzz ».

Fedwa Misk