Maroc. L’aéronautique se maintient
Quasi-inexistante il y a quelques années, l’industrie aéronautique marocaine s’est développée et confirme la bonne santé du secteur, malgré un contexte international morose. Attention toutefois au capital humain…
L’aéronautique, l’un des métiers mondiaux du Maroc définis par le plan Emergence, affiche de bonnes performances malgré le contexte de crise. Ainsi, le secteur a connu un taux de croissance de 25% sur les dernières années, une performance.
« C’est tout à fait normal », souligne Hamid Benbrahim Andaloussi, président du GIMAS (Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales), « l’aéronautique est un secteur assez particulier, les effets de la crise nous toucheront avec un décalage ».
Serait-ce en raison des performances contrastées du secteur du tourisme à l’échelle mondiale, et de la corrélation entre ce dernier et l’aéronautique? Hamid Benbrahim Andaloussi répond par la négative : « Ce n’est pas le tourisme qui confère à notre secteur sa vitalité, mais plutôt le business. La crise affecte le monde des affaires, ce qui restreint les déplacements professionnels. La demande baisse forcément ». Mais cela ne semble pas alarmer les professionnels.
Au Maroc, 90 entreprises aéronautiques se partagent le secteur et emploient près de 7 500 personnes, des employés qualifiés pour la plupart. L’essentiel de l’activité de ces industries gravite autour de métiers bien définis, à savoir la mécanique aéronautique, la chaudronnerie aéronautique, la mécatronique, les systèmes de câblage aéronautique, le traitement de surfaces et les matériaux composites.
Preuve de la bonne santé du secteur, les professionnels répondent présents aux différents salons et autres rencontres sectorielles, l’occasion de confronter leurs attentes aux visions et ambitions des décideurs politiques.
12 000 emplois cette année
Quasiment inexistantes il y a quelques années, le Maroc a su rapidement développer la sous-traitance et la maintenance aéronautiques. En outre, c’est un secteur fortement pourvoyeur d’emploi. Les perspectives d’évolution tablent sur 11 à 12 000 emplois en 2012, soit un rythme de croissance de près de 30% par an.
Le transfert de compétences issu de la délocalisation, associé à un haut niveau d’exigence, permettent de tabler sur un chiffre d’affaires de l’ordre de 800 millions d’euros à l’horizon 2015, pour 17 000 emplois créés.
Mais il semblerait que le talon d’Achille du secteur soit la formation. Hamid Benbrahim Andaloussi, le président du GIMAS, déplore « le manque de compétences dans le secteur ».
Une carence à combler rapidement si le Maroc veut maintenir l’essor que connaît cette industrie, à travers notamment le développement de nouveaux centres d’excellence couvrant la palette des métiers du secteur aéronautique : de la production et assemblage de pièces à la maintenance des moteurs d’avions, en passant par l’ingénierie et les services.
Zakaria Boulahya