Maroc. Dossier du Sahara : L’affaire Christopher Ross au parlement

 Maroc. Dossier du Sahara : L’affaire Christopher Ross au parlement

Selon Amrani


Jeudi dernier, le gouvernement marocain a retiré sa confiance en Christopher Ross. Depuis, cette décision occupe la une de l’actualité. Lundi, la Chambre des représentants lui a consacré plus d’une heure de débat. Et ce n’est pas terminé, puisque demain mercredi, le chef de la diplomatie devra comparaître devant une commission au parlement.




 


La demande marocaine réclamant le départ du médiateur au Sahara, Christopher Ross, a été longtemps débattue, hier lundi, à la Chambre basse du parlement.


Neuf questions émanant de tous les groupes des députés ont sollicité des réponses sur les raisons d’une telle décision, soutenue par des partis de la majorité comme de l’opposition, à l’exception de l’USFP qui ne s’est pas rallié à cet élan, préférant tirer à boulets rouges sur la gestion de ce dossier par le chef de la diplomatie.


Le parti de la Rose n’a jusqu’à présent publié aucun communiqué soutenant la demande du gouvernement réclamant la départ de Ross. En revanche, les formations de l’Istiqlal, majorité, et RNI (Rassemblement national des indépendants), opposition, ont exprimé un appui sans réserve sur cette question à l’équipe Benkirane. L’USFP de son côté estime que la décision marocaine a été prise sans aucune concertation avec le parlement.


 


El Othmani attendu au parlement


Justement, Saâdeddine El Othmani devra comparaître, demain, devant les membres de la Commission des Affaires étrangères à la Chambre des représentants pour expliquer les dessous de la décision de Rabat de retirer sa confiance en l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara.


En attendant ce très important rendez-vous, la session des questions orales a consacré lundi plus d’une heure à ce dossier. En l’absence d’El Othmani, qui participait, à Chicago, à une réunion élargie de l’OTAN avec certains pays de la Méditerranée, c’est le ministre délégué aux Affaires étrangères qui l’a remplacé.


 


Les observations de Rabat sur le rapport de Ban Ki-moon


Youssef Amrani a commencé par rappeler que cette décision ne date pas de la semaine dernière, mais qu’elle est parfaitement en phase avec la demande marocaine d’il y a «une année, vers la fin des 7e et 8e rounds des pourparlers, appelant à évaluer tout le processus de négociations informelles, et ce, depuis la nomination de Christopher Ross en janvier 2009 ».


La teneur du dernier rapport, avril, de Ban Ki-moon a été soumise à une évaluation, présentée d’ailleurs au secrétaire général de l’ONU, lors de la visite, le 11 mai, d’El Othmani aux Etats-Unis. Un exercice qui a permis de relever certains points détaillés par le ministre devant les députés.


Le document « comprenait des dérives inacceptables et des expressions provocatrices visant à dénaturer le mandat de la MINURSO ainsi qu’à politiser ses activités », précise Amrani.


« L’enlisement du processus politique en raison de l’absence de perspectives claires dans la mesure où les réunions et les rencontres se suivent et se ressemblent, sans pour autant enregistrer aucun progrès. Les questions marginales ont été privilégiées au détriment des questions de fond », poursuit-il.


Et en dernier lieu, le n° 2 de la diplomatie assure que Ross « s’est éloigné de la neutralité et de l’objectivité qui devraient caractériser l’action de tout médiateur onusien. Bien que le Maroc ait récemment averti et mis en garde l’envoyé personnel, celui-ci a préféré poursuivre ses actions, ses déclarations et ses initiatives inacceptables et contrevenant aux prérogatives de son mandat ».


Par ailleurs, cette affaire Ross a connu un nouveau rebondissement. L’agence algérienne de presse, APS, a publié des déclarations attribuées à l’ambassadeur américain à Alger, Henry S. Ensher, soutenant que Christopher Ross aurait « la confiance » de l’administration américaine.


Mohamed Jaabouk