Maroc. Akhannouch dévoile son plan d’urgence

 Maroc. Akhannouch dévoile son plan d’urgence

Le pays vit la pire saison agricole de ces cinq dernières années


Après la décision du ministre de l’Economie Nizar Baraka, portant sur l’importation d’un million de tonnes de blé en raison d’une campagne agricole désastreuse, le ministre de tutelle Aziz Akhannouch a présenté hier jeudi un programme gouvernemental d’urgence destiné à sauver ce qui peut l’être de cette campagne agricole.

 


Après avoir présenté un état des lieux au Roi Mohammed VI lors d’un conseil des ministres, c’est devant la commission parlementaire des secteurs productifs que le ministre de l’Agriculture a dévoilé hier jeudi les détails de son plan d’urgence.


Le pays vit en effet la pire saison agricole de ces cinq dernières années, le Maroc n’ayant pas connu un tel déficit en pluviométrie depuis 2007. Doté d’un budget de 1,53 milliard de dirhams, ce plan d’urgence se décline en plusieurs volets, avec une attention particulière accordée au soutien de la petite agriculture et à la sauvegarde du cheptel.


« Ces mesures visent à prévenir une dégradation de la situation face au retard des précipitations », a souligné Aziz Akhannouch, précisant toutefois que « ces mesures pourraient être renforcées en fonction de l’évolution de la situation, au courant des mois de mars et avril ».


Bien qu’en pleine restructuration, l’agriculture marocaine reste extrêmement fragile en raison de sa dépendance à la pluviométrie. Les bassins fertiles du Gharb, d’Al Haouz et de Skhour Rhamna ont été fortement touchés par la sècheresse et la vague de froid, avec des pertes estimées à des milliers d’hectares.


 


L’Etat joue les pompiers


Les conséquences ne se sont pas fait attendre. Les prix des denrées alimentaires ont connu une forte hausse. Cette flambée a également touché le prix des fourrages, causant par ricochet une baisse des prix du cheptel, au plus grand dam des éleveurs. L’Etat se voit une fois de plus contraint de jouer les pompiers pour réguler les prix.


Le ministre de l’Agriculture a ainsi indiqué que le programme d’urgence prévoyait la subvention de cinq millions de quintaux de fourrage, à côté de l’indemnisation des agriculteurs touchés. La région du Gharb bénéficiera notamment d’un appui financier et logistique dans l’espoir de sauver ce qui reste des récoltes.


Toujours dans le cadre de l’appui financier, le ministère de tutelle prévoit une enveloppe de 750 millions de dirhams destinée à éponger une partie des dettes contractées par les agriculteurs, en complément d’une ligne budgétaire de 2,8 milliards de dirhams pour le Fonds de développement agricole, au titre de la Loi de finances 2012.


Bien que ces rallonges budgétaires n’arrangent pas trop l’état des finances publiques, déjà mises à mal par le contrecoup de la récession en Europe, le gouvernement en place n’a d’autre choix que de mettre la main à la poche pour soutenir ce secteur névralgique de l’économie marocaine, l’agriculture contribuant à hauteur de 14% au PIB du Maroc.


Zakaria Boulahya