Marchés financiers : Les marchés ouvrent dans le vert après le lundi noir

Après un lundi noir comme on n’en avait pas vu depuis longtemps, les bourses européennes ont dans leur majorité ouvert dans le vert ce mardi matin. Pendant onze jours consécutifs,  les marchés mondiaux n’avaient cessé de dégringoler. En cause, la conjonction de deux événements : Les inquiétudes quant à la dette publique américaine qui ont conduit la société de notation Standard & Poor’s à abaisser la note américaine. D’un autre côté, les inquiétudes quant aux dettes publiques italienne et espagnole.

Les discours rassurants d’Obama et des dirigeants européens, tout comme la réaction rapide et ferme de la BCE, ont permis de contenir la panique.

Lundi 8 août, les bourses mondiales, asiatiques, européennes et américaines, ont toutes connu de lourdes pertes. A Wall Street, le Dow Jones a chuté de 5, 42 %, passant ainsi sous les 11.000 points, une première depuis les dix derniers mois. L’annonce vendredi 5 août de Standard & Poors d’abaisser la note AAA des Etats-Unis à AA+ aura été un coup dur pour la première puissance mondiale. Eric Edelfet, gestionnaire d’actions chez Meeschaert gestion Privée à Paris, explique que «La dégradation de la note américaine réveille les pires scénarios sur l’économie mondiale». La bourse de Mexico a connu sa plus forte baisse depuis 2008 avec –5,88 %. En Europe, la situation n’aura pas été meilleure. Moscou, Milan, Madrid, Londres, Athènes, Francfort et Paris ont toutes revu leurs chiffres à la baisse.

Un abaissement de la note française ?

Onze jours de baisse consécutive à la bourse de Paris. Du jamais vu depuis la création en 1987 du Cac 40, l’indice a chuté de 18 %. «La France est notée AAA avec perspective stable, il n’y a donc pas d’inquiétude à avoir sur sa solvabilité», a expliqué Carol Sirou, responsable Standard & Poors en France dans une interview au Monde.

Cependant il semble que la France soit le pays de la zone euro qui affiche les plus mauvais ratios budgétaires. C’est le seul pays à afficher un déficit primaire aussi important, puisqu’il doit être de –3,1 % pour l’année 2011. Selon une source proche du ministre des finances François Baroin, «le triple A a été confirmé par les trois agences et on a une ligne rouge à ne pas franchir sur la réduction des déficits. Ça se traduira par des mesures dans le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale présentés en conseil des ministres en septembre». François Baroin a insisté hier soir sur la volonté de la France de réduire son déficit budgétaire, par une réduction des dépenses, c’est-à-dire sans augmentation des impôts.

Un risque pour l’euro

Pour Diw, société de notation financière allemande, un abaissement de la note de la dette française pourrait conduire à une désintégration de l’euro. Or, la France apparaît comme menacée par les situations italiennes et espagnoles, bien plus que par celle de la Grèce. Fin 2010, selon les statistiques de la Banque des règlements internationaux (BRI), l’Hexagone est exposé à hauteur de 392,6 milliards de dollars à la dette italienne.

Concernant la dette espagnole, elle est de 140,6 milliards de dollars. Quant à la situation grecque, l’exposition subie par la France était de 56,6 milliards de dollars. Certains analystes redoutent une contagion de la crise de la dette en Italie et en Espagne à la France, ce qui pourrait conduire à la faillite. Pour éviter cette éventualité, les deux pays multiplient les mesures de restrictions budgétaires.

Gypsy Allard