Les Marocains plébiscitent la nouvelle constitution

Les résultats de la consultation populaire sont sans appel : les électeurs adhèrent massivement (98,5 %) à la nouvelle mouture de la loi fondamentale. Les opposants annoncent qu’ils continuent le combat.

Ce n’est pas un référendum, c’est un plébiscite ! Voilà le sentiment qui vient à l’esprit au regard des résultats du référendum sur la réforme constitutionnelle. En effet, d’après les résultats quasi-définitifs rendus publics au soir du scrutin du 1er juillet et qui portent sur 94% des bulletins dépouillés, il apparaît que 98,5% des votants se sont prononcés en faveur de la réforme constitutionnelle.

Le chiffre du taux de participation, qui était une source d’interrogation après le dernier scrutin municipal de 2009 avec 52% de votants, est plutôt rassurant : 73% des inscrits se sont déplacés, ajoutant un surcroît de légitimité au résultat final. Au total, ce sont 9,2 millions de Marocains qui sont allés voter vendredi.

Le résultat en faveur du oui était attendu, mais l’ampleur du résultat peut surprendre. Toutefois, plusieurs facteurs d’explication peuvent être avancés. Il y a d’abord l’unanimité de la classe politique en faveur du oui, mais aussi une forte mobilisation des syndicats patronaux et de certains syndicats de salariés. L’engagement royal a pesé de tout son poids, relayé par le gouvernement acquis à la cause du oui. La campagne référendaire, très courte, n’a visiblement pas laissé le temps aux opposants de se faire entendre et de rallier nombre de votants à leur cause. Les partisans du boycott se sont trouvés dans les rangs du Mouvement du 20 février, à l’initiative des manifestations dominicales qui ont lieu dans les grandes villes depuis cette date. Les partis de gauches, à l’image du PSU, et le syndicat CDT ont aussi lancé un boycott. Leur voix n’a apparemment pas été entendue.

Et maintenant, que va-t-il se passer ? Les anti-referendum disent qu’ils ne veulent pas baisser les bras et appellent à poursuivre les manifestations dominicales, même si ces dernières semaines, le mouvement semblait moins mobiliser qu’au départ. Lassitude des manifestants ou satisfaction que l’Etat ait entendu une partie des revendications, les explications sont multiples. Après l’été et le mois de ramadan, des législatives anticipées pourraient être organisées. Avec à la clé un chef de gouvernement dont la constitution a renouvelé la fonction.

Cyril Bonnel