Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visé par une enquête pour corruption
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu va être interrogé par la police « dans les jours qui viennent » pour une affaire de corruption, vraisemblablement mardi 3 janvier.
C’est le quotidien The Times of Israel qui le premier avait ébruité l’affaire, qui n’a pas eu de réel écho dans les médias français. Selon la « 2 », la chaîne de télévision privée la plus regardée en Israël, Benjamin Netanyahu est soupçonné d'avoir accepté des « faveurs » de la part de deux hommes d'affaires israélien et étranger. Sa troisième épouse, Miriam Weizmann, est également soupçonnée de malversations et de détournement de fonds publics.
Par ailleurs Meni Naftali, un ancien assistant de Netanyahu, a été arrêté le 24 décembre dernier en marge d’une manifestation anti-corruption réclamant des poursuites judiciaires contre le Premier ministre.
La police a mené des investigations en secret sur de dossier depuis huit à neuf mois. Les interrogatoires d'une cinquantaine de témoins ont permis à l'enquête « d'enregistrer une percée décisive », il y a trois semaines, a ajouté la télévision.
La « 2 » a précisé que le chef du gouvernement devrait subir un premier interrogatoire « sans doute au début de la semaine prochaine » après avoir obtenu le feu vert du conseiller juridique du gouvernement qui fait également office de procureur général Avishai Mandelblit. La télévision a également donné les noms des officiers de police qui vont passer au gril Benjamin Netanyahu, dont le bureau a réfuté toutes ces informations.
La police israélienne a pour sa part affirmé que le public serait informé « en temps voulu » au sujet d'une enquête pénale contre le premier ministre en soulignant que les informations publiées par les différents médias contenaient de nombreuses « approximations » et « spéculations » sur cette affaire.
Ces révélations interviennent alors que deux députés de l'opposition ont saisi ces dernières semaines la Cour suprême pour demander pourquoi Avichai Mandelblit n'avait pas encore ordonné une enquête sur le premier ministre malgré ce qu'ils qualifiaient de « preuves irréfutables ».
En novembre, le procureur général d'Israël avait ordonné une enquête de la police sur des allégations suggérant une conduite irrégulière de la part d'un proche de Benjamin Netanyahu dans l'achat de trois sous-marins allemands par l'État hébreu.
Le premier ministre a par ailleurs reconnu avoir reçu de l'argent du magnat français Arnaud Mimran qui a écopé en juillet d'une peine de 8 ans de prison pour une escroquerie à la taxe carbone de 283 millions d'euros.
En mai, un rapport critique du contrôleur de l'Etat s'est penché sur les voyages en avion de M. Netanyahu et de sa famille lorsqu'il était ministre des Finances de 2003 à 2005, pointant du doigt de possibles conflits d'intérêts.
Accusé de corruption, le prédécesseur de Benyamin Netanyahou au poste de Premier ministre, Ehud Olmert, avait démissionné en 2009. Reconnu coupable et condamné, il purge actuellement une peine d'emprisonnement de 19 mois fermes depuis février 2016.
S.S