Le Maroc, « Pays Africain de l’Avenir »

Le Maroc vient d’être désigné comme le « Pays Africain de l’Avenir pour l’année 2011/2012 » par le FDI Intelligence, une formation affiliée au respectable groupe de presse britannique The Financial Times. Le Maroc détrône ainsi une Afrique du Sud qui régnait en maître et une Egypte qui surclassait les pays arabes de la zone.

La nouvelle tombe telle une pluie d’été par une saison sèche. Il faut dire que par les temps qui courent, la stabilité politique branlante des pays arabes et autres pays d’Afrique gigotait tel un épouvantail, menaçant de rebuter la cour timide des investisseurs étrangers.

Les médias nationaux jubilent, les économistes se félicitent. Pourquoi donc cette euphorie ?

Le Maroc brille sur la carte d’investissements de l’avenir

Tout d’abord la valeur d’un classement dépend de l’organisme qui l’émet. Le FDI Intelligence n’a pas la réputation de distribuer gratuitement les bons points (Il a, à plus d’une reprise, été très critique à l’égard du Royaume). Filiale du non moins sérieux The Financial Times, le FDI Intelligence compte sur un réseau d’experts exclusifs. Ces derniers ont pour mission de dresser une cartographie des zones de rayonnement économique à venir, au profit des investisseurs du monde.

C’est ainsi qu’un pays ne peut qu’être comblé lorsqu’il est désigné par cette institution visionnaire comme porteur de potentiel à l’avenir. Le Maroc en est d’ailleurs aux anges.

Passé de la 3ème place, en 2009/2010, à la première place pour l’année 2009/2010, le Maroc surclassé l’Afrique du Sud, et l’Egypte ex première et seconde places, qui ont vu s’écrouler leur taux d’investissements directs étrangers (IDE).

L’Egypte est arrivée 4ème cette année, derrière l’Île Maurice. La Tunisie s’est contentée de la 7ème position. Résultat compréhensible à la lumière des turbulences actuelles que traverse la totalité de la région.

Si le Maroc semble l’avoir échappé belle, faut-il pour autant s’enorgueillir du résultat et fermer l’œil sur ce qui pourrait s’interposer à sa mise au profit ?

Les plus et les moins du Royaume

Même si les investissements directs étrangers ont fait défaut à l’Afrique Du Sud et à l’Egypte,  pays qui dominait le classement antérieurement, le Maroc a enregistré une croissance effective de 8% des (IDE) enregistrés l’année écoulée. Les efforts du Royaume sont incontestables.

Le Maroc veut plus d’investisseurs et il fait ce qu’il faut pour les attirer. Au menu, des infrastructures de haut niveau, des mégaprojets en énergies renouvelables, en agroalimentaire et en aéronautique, des plateformes offshore et une stratégie de promotion des IDE.

La démocratisation de l’accès aux Nouvelles Technologies de l’Information et Communication (NTIC) a joué pour beaucoup dans le classement de FDI Intelligence, ceci étant un gage de stabilité politique et en matière de droits de l’homme. Les Marocains sont les plus connectés à Internet de tous les Africains, selon l’étude.

Si le Maroc tombe deuxième seulement en matière de potentialité économique, derrière l’Afrique du sud, c’est somme toute logique. Ne reposant ni sur une puissance minière particulière ni sur un fort potentiel industriel, le Royaume doit doubler d’efforts pour faire valoir ses atouts potentiels. La seconde position n’est donc pas honteuse.

En revanche, le FDI Intelligence classe le Maroc 4éme pays africain en matière de ressources humaines. Le manque de cadres et de techniciens spécialisés poussent, en effet, nombre d’investisseurs étrangers à installer des plateformes de formation sur place. Lorsqu’ils ont la patience requise et que la taille de l’investissement en vaut l’effort.

Malheureux constat, lorsqu’on compte en milliers les jeunes cerveaux qui brillent par leur performance à l’international. Les mouvements contestataires de chômeurs, qui soulèvent plusieurs villes du Maroc, dévoilent également l’incohérence de la politique d’enseignement du pays avec les besoins d’un marché du travail avide de main d’œuvre performante.

Fedwa Misk