Le Coran victime de contrefaçon chinoise

Tentés par le coût abordable des impressions chinoises, certains éditeurs iraniens ont cru bon de se fier aux copies du Coran faites en Chine, dans la langue arabe. Erreur fatale, le Coran chinois contient des fautes d’accent et d’emplacement qui mutilent le sens du livre sacré.


En Iran, tout le monde n’aime pas la marchandise chinoise. Malgré le coût abordable qui démonte aux critiques les plus acerbes, les médias iraniens, proches du pouvoir, se sont toujours attaqués à la mauvaise qualité des produits fabriqués à l’Empire du milieu. Rien d’étonnant à ce qu’ils se jettent sur la copie chinoise du livre sacré pour la passer sous la loupe. Ils ne tardent pas à trouver de quoi alimenter leur méfiance !

Des « Bismillah Al-Rahman Al-Rahim » en milieu de sourate

C’est un quotidien gouvernemental révèle l’info qui est tout de suite relayée par TF1 News. Le Coran made in China contient des fautes d’orthographe et d’emplacement qui dénaturent son sens, alors qu’il est éternellement protégé selon un verset «C’est Nous qui avons descendu le Dhikr et sûrement, nous le protègerons ».

Une enquête est immédiatement lancée, particulièrement par Dar al-Koran, l’instance chargée de superviser la publication du Livre saint. L’un de ses responsables, Ahmad Haji Sharif, a expliqué que «Certains éditeurs ont été tentés par le bas coût de l’impression en Chine mais ces copies du livre saint contiennent des fautes d’orthographe et n’ont pas été validées. La plupart des copies sont des contrefaçons».

Ce sont surtout des fautes d’accent qui dénaturent le sens des mots et des phrases, mais aussi des erreurs dans l’emplacement des formules rituelles. « Bismillah Al-Rahman Al-Rahim » qui généralement précède chaque sourate, se retrouve en milieu de sourate.

On ne badine pas avec le Coran !

L’Iran est l’un des pays les plus intransigeants sur la qualité de reproduction du livre sacré. Enseigné à tous les niveaux dans le système scolaire iranien, le Coran est également présent dans toutes les épreuves obligatoires à l’université et aucun diplôme n’est livré sans leur validation.

Afin de limiter les dégâts, Dar al-Koran et le ministère de la Culture et de la Guidance islamique sont déjà sur les rangs pour retirer ces faux du marché. Les autorités iraniennes essayent à présent de récupérer les exemplaires mal imprimés dans les librairies et chez les diffuseurs. Une tâche lourde qui prend beaucoup de temps.

La Chine risque gros avec cet incident. Avec ses 20 millions de musulmans, le peu de sérieux  accordé à l’impression du livre sacré menace de tension ses relations avec l’Iran, mais pas seulement. L’on ignore encore qui d’autre a fait affaire avec les Chinois. D’autres pays arabes se mettront à vérifier leurs stocks et ne passeront pas l’erreur sous silence.

Fedwa Misk