La Ligue arabe – Le sort de la Syrie se décide au Maroc
Le Maroc reçoit les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, à Rabat, pour étudier la possibilité de suspension de la Syrie de l’organisation panarabe. C’est donc aujourd’hui 16 novembre que devra être dévoilée la mesure officielle de la Ligue vis-à-vis de l’Etat Syrien.
Malgré la présence de la Turquie au forum qui aura lieu à Rabat, elle ne va pas assister à la réunion de la Ligue préalablement annoncée à Alger, par le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères Amar Belani.
« La Turquie ne participera pas à la réunion de la Ligue arabe prévue mercredi après-midi à Rabat sous la présidence de la Ligue arabe et du Maroc. La Turquie n’est pas membre de la Ligue arabe », a précisé une source du ministère des Affaires étrangères.
Selon une source qui s’est confiée à l’AFP, la rencontre doit évaluer si le plan d’apaisement en Syrie mis au point le 2 novembre a été bien appliqué.
Le plan en question exigeait le retrait des forces armées des villes prises d’assaut par le régime et la libération des manifestants arrêtés depuis le début des violences.
Pas moins de 3 500 personnes ont péri dans ces affrontements musclés, selon un bilan confirmé par l’ONU.
C’est samedi dernier, au Caire, que la décision de suspension à partir du 16 novembre a été déclarée. Devant le refus de la Syrie de mettre en œuvre le plan d’apaisement, la mesure punitive a été agréée par 18 pays sur 22.
La décision promue par l’Arabie saoudite et le Qatar, n’a pas été acceptée par le Liban, l’Irak et le Yémen.
Concert d’indignations
Cette décision de suspension a suscité beaucoup de réactions contrariées de la part d’acteurs politiques. A Nouakchott, capitale mauritanienne, les partis politiques ont considéré cette décision comme une agression et une conspiration contre la nation arabe, surtout qu’elle a été adoptée après que la direction syrienne ait accepté d’accueillir une commission d’enquête arabe sur le terrain, afin de doter la Ligue arabe d’informations précises sur la situation en Syrie. Une trahison du point de vue mauritanien.
En Tunisie, la commission de la résistance contre le colonialisme et la normalisation avec l’entité sioniste a rejeté la décision de la Ligue arabe, en la qualifiant de « conspiration contre la Syrie et les positions constantes de sa direction ».
L’agence de Presse Syrienne précise également que d’autres réactions ont été enregistrées, cette fois-ci par des organisations indépendantes.
A titre d’exemple, le secrétariat de l’Union générale des écrivains et des journalistes palestiniens a jugé illégale cette décision de la Ligue arabe à l’encontre de la Syrie.
Selon les intellectuels palestiniens, la décision a été mijotée dans les cuisines occidentales et sionistes. « Une offensive coloniale visant à imposer l’hégémonie et la tutelle sur ce qui est resté de la dignité de la nation arabe », explique-t-on.
Fedwa Misk