Kadhafi recherché par Interpol

Après les rumeurs démenties sur sa présence au Niger, Kadhafi demeure introuvable. L’organisation policière internationale a émis une notice rouge contre le colonel fugitif, enjoignant les pays membres de collaborer à son arrestation. Les pays du Maghreb sont également concernés par la notice. Son fils  Saâdi, selon des sources crédibles, serait arrivé ce week end au Niger.

27 juin dernier, le procureur de la Cour pénale internationale Luis Moreno-Ocampo avait émis un mandat d’arrêt international contre Kadhafi, son fils Seïf al-Islam et de son beau-frère Abdallah al-Senoussi. Accusés de crimes contre l’humanité commis en Libye depuis le 15 février, les trois hommes sont actuellement recherchés par l’Interpol suite à une demande formulée par ce même procureur.

Cela veut dire que pas moins de 188 États à travers le monde sont désormais fermés au colonel !

Après la notice orange, une notice rouge

En mars dernier, Interpol avait émis une «notice orange» contre le colonel Kadhafi et de 15 de ses proches. L’alerte en question ne demande pas l’arrestation du concerné mais met à disposition des pays membres des informations relatant le «danger que représentent les déplacements de cette personne et de ses avoirs». La procédure est censée faciliter la mise en oeuvre des sanctions de l’ONU. Vient après la notice rouge qui appelle à l’arrestation du suspect en vue de sa reddition à la justice internationale sur la base du mandat d’arrêt émis à son encontre.

Maintenant que la notice rouge est émise, l’accès de Kadhafi et ses compagnons aux frontières sera très retreint et facilitera la localisation de la bande en cavale. Ronald K. Noble, le secrétaire général d’Interpol, explique que «Interpol coopèrera et assistera la CPI et les autorités libyennes représentées par le Conseil national de transition pour appréhender Mouammar Kadhafi».

Perdu en Afrique ?

Quelques jours seulement après sa disparition et la reconnaissance du Conseil national de transition comme pouvoir effectif en Libye, des rumeurs installaient confortablement le colonel, son fils et son beau frère au Niger. Pas de fumée sans feu : plusieurs proches de l’ex-dirigent libyen ont trouvé refuge dans ce pays, avec lequel il entretenait des relations fort cordiales. Des ministres nigériens se sont empressés de nier la présence de Kadhafi sur leur territoire, en précisant que les proches présents ne font pas l’objet d’un mandat d’arrêt. Du moins, pas encore. D’autres soupçonnaient le Tchad, mais celui –ci rejette l’hypothèse en raison de la présence militaire française sur son territoire.

Les pays du Maghreb, par contre, semblent unanimes. Mouammar n’a pas quitté la Libye. Il serait sous la protection des tribus sahariennes qui lui sont totalement fidèles depuis qu’il leur avait donné des terres pour qu’ils s’installent en Libye. Dans son dernier message sonore diffusé jeudi sur la chaîne de télévision syrienne Arrai, le colonel affirmait qu’il se trouvait toujours en Libye. Information confirmée par le quotidien tunisien Achourouk qui assure la présence de Kadhafi à Bani Walid, là où les négociations sur l’arrêt des combats sont en cours.

Fedwa Misk