Intense émotion au Maroc après le crash d’un avion militaire

Triste nouvelle que celle du crash d’un avion militaire dans la région de Guelmim, au sud du Royaume. En moins d’une journée, le bilan a grimpé de 11 morts, comme annoncé dans la matinée du mardi 26 juillet, à 80 morts sur un total de 81 passagers. Une enquête officielle devrait bientôt nous éclairer sur les circonstances de ce triste accident.

Ce n’est pourtant pas le premier incident du genre, ni le plus sanglant. 5 antécédents meurtriers ont été enregistrés dans l’histoire de l’aviation au Maroc, dont le tragique crash de Tanger en 1973, qui a fait 106 morts et dont la responsabilité a été imputée à l’instabilité météorologique. Le dernier en date remonte à 1994, avec un bilan de 44 morts et l’hypothèse du suicide du pilote.

«Le brouillard et les mauvaises conditions climatiques seraient derrière cet accident », annonçait un porte-parole de l’armée au cours de l’enquête préliminaire. Pendant ce temps, les derniers survivants se faisaient transporter d’urgence à l’hôpital. Parmi eux, un commandant, un adjudant et un lieutenant, dernier à avoir succombé à ce malheureux accident.

L’avion comptait 9 membres d’équipage, 60 militaire et 12 civiles. Il assurait constamment la liaison entre Agadir et Laâyoune, pour les militaires mais également pour leur famille.

L’engin de transport militaire en question n’est autre que le Lockheed C-130 Hercules, une machine conçue en 1950 aux USA. Connu pour être extrêmement fiable, on lui a enregistré par le passé un taux de perte d’environ un avion par 250.000 heures de vol, ce qui constitue un gage de qualité incontestable. En 2011 encore, il reste très largement utilisé dans près de 50 pays.

Les militaires partageront les résultats de l’enquête

Bien que la compétence du défunt pilote n’est pas à remettre en question, selon des sources officielles de l’armée et contrairement à ce que suggéraient certaines rumeurs, le manque d’éléments suffisants pour étayer l’hypothèse de mauvaises conditions climatiques a été à l’origine de la mise en place d’une cellule de crise inter-corps. A sa tête, le Général Ahmed Boutaleb, patron des FRA et le Général Abdelaziz Bennani, inspecteur des Forces armées Royales (FAR).

L’armée marocaine mise sur la transparence et compte tenir la presse au courant des évolutions de l’enquête, dans une première du genre.

En attendant, le Maroc est en deuil. Le Roi Mohammed VI, chef suprême des Forces armées royales, a décrété un deuil national de trois jours à partir de mardi, en hommage aux victimes. Partout au Maroc, les drapeaux sont en berne, les festivités estivales sont suspendues.

La société civile, particulièrement touchée par ce fait divers accablant, se montre solidaire à son tour. Sur facebook, des groupes de soutien aux familles des victimes sont créés et des vidéos comportant la liste des victimes sont relayées sur les réseaux sociaux et les sites web.

Fedwa Misk

http://www.youtube.com/watch?v=SgohgTvbPkA&feature=player_embedded#at=14