France. Un informaticien démontre l’insécurité du vote électronique
Du 23 au 29 mai, 130 000 Français de l’étranger ont voté par internet à l’occasion des élections législatives. Certaines voix se sont élevées contre le manque de transparence de mode de scrutin. Une vidéo et un rapport d’une vingtaine de pages mis en ligne par un informaticien sèment le doute sur la fiabilité du vote électronique.
La fiabilité du vote à distance : une nécessité
« La sécurité pour ce scrutin est supérieure à celle de l’informatique bancaire ». Voilà ce qu’affirme le Quai d’Orsay par la voix du directeur des Français de l’étranger, François Saint-Paul. La sécurité du vote par internet est en effet sous le feu des critiques. Or la fiabilité de ce mode de scrutin est cruciale pour l’intégrité du vote des électeurs.
De plus, en raison de ses nombreux avantages, le développement du vote électronique offrira une alternative intéressante au vote classique. L’urne virtuelle est en effet moins coûteuse et plus rapide à décompter.
Pour le million d’électeurs inscrits sur les listes consulaires, voter par internet permet aussi de faciliter l’accomplissement de leur devoir citoyen dans la mesure où ils sont nombreux à résider loin des bureaux de vote de leurs circonscriptions. De fait, pour les premières élections permettant de voter à distance, pas moins de 130 000 électeurs de l’étranger ont franchi le pas.
De nombreuses critiques
Néanmoins, le vote par internet suscite de nombreuses critiques. En cause, les problèmes rapportés par de nombreux électeurs, ainsi que les doutes sur la fiabilité et la transparence de ce scrutin dématérialisé.
Dès les premiers jours de vote à distance, il est apparu que le site internet permettant de voter depuis chez soi n’était pas compatible avec la dernière version du logiciel Java comme nous l’avions déjà signalé. Or celui-ci équipe des centaines de millions d’ordinateurs dans le monde.
De plus, un informaticien originaire de Nantes et installé à Amsterdam a mis en lumière ce qu’il qualifie de failles remettant en cause la fiabilité du vote. Un rapport et une vidéo mis en ligne expliquent en effet comment un vote peut être « compromis » si l’ordinateur du votant est infecté par un virus programmé pour modifier son choix.
Cet informaticien indique par ailleurs ne pas avoir reçu de réponse lorsqu’il a fait part de ces remarques à travers un formulaire prévu à cet effet. Ce silence l’a donc poussé à prendre le risque de rendre publiques les failles qu’il a découvertes.
Le Parti pirate a également dénoncé de son côté l’opacité du vote électronique, qu’il s’agisse de l’emploi de machines dans les bureaux de vote ou du vote à distance via internet.
Rached Cherif