France. Sarkozy solennel

 France. Sarkozy solennel

« Ce qui est en jeu


Place de la Concorde, le candidat UMP a tenu un discours de rassemblement en vue du second tour. Devant 50 000 personnes, Nicolas Sarkozy a déclaré que « le changement », c’est lui. (Photo AFP)




 


Organisé en une quinzaine de jours pour contrer le meeting de François Hollande à Vincennes, la réussite du meeting de la Concorde reste mitigée. En position défavorable dans les derniers sondages, Nicolas Sarkozy avait un devoir de mobiliser à une semaine du premier tour.


Hier dimanche, ils étaient 50 000 à avoir fait le déplacement pour écouter leur champion, autant qu’à Vincennes. Si le président a réussi à faire jeu égal sur la bataille des chiffres, on l’a senti beaucoup plus tendu que son adversaire.


Court et concis (35mn) dans son discours, le candidat UMP s’est d’abord inscrit dans l’Histoire de France. « Entendez mon appel ! La France de Hugo et de De Gaulle, qui regarde vers l’avenir, le progrès, c’est votre France, prenez votre destin en main, dressez-vous ! », a-t-il déclaré. « Ce qui est en jeu, c’est la survie d’une forme de civilisation, la nôtre », a-t-il affirmé devant une foule de partisans.


 


Deux nouvelles mesures


Alors qu’il s’adressait à « la France des sans-voix », Nicolas Sarkozy a annoncé deux nouvelles mesures sociales. Rouvrir le débat sur la BCE pour favoriser la croissance comme le souhaite… François Hollande. Pour le deuxième, il rejoint Jean-Louis Borloo qui souhaite généraliser la « faillite civile » contre le surendettement.


Deux nouvelles mesures raillées à quelques kilomètres de là par le candidat socialiste. François Hollande qui s’exprimait en second, en a profité pour dire que « lui » n’improvisait pas des mesures de dernière minute.


 


« Je revendique le droit de défendre ses valeurs »


Nicolas Sarkozy a tenté de se présenter comme le candidat du changement. Il a proposé un « nouveau modèle » aux Français et tenté de le prouver en déballant une partie de son programme.


Le candidat UMP souhaite renégocier les accords de Schengen : « Nous avons eu tort en Europe de négliger les frontières, tort d’ouvrir nos marchés sans contrepartie ». Il veut s’attaquer à la baisse de l’immigration légale : « Je revendique pour la France le droit de choisir qui elle accepte sur son territoire ». Sans oublier un protectionnisme économique : « Je revendique pour la France le droit de se protéger contre la concurrence de ceux qui ne respectent aucune règle ».


En conclusion, il a envoyé un message à tous les Français : « Je revendique le droit de défendre ses valeurs, sa culture, sa langue, son modèle républicain ».


 


Pas de grand changement


Si le meeting a réussi à rassembler du monde (moins qu’espéré), le discours, lui, n’a pas vraiment changé. Nicolas Sarkozy a fait un condensé de ses meilleurs discours sans jamais innover. Hormis deux nouvelles mesures, le candidat UMP s’est contenté d’un discours rassembleur en vue de l’élection.


Plus bref que son rival socialiste, il a surtout semblé plus tendu et déjà dans la perspective du second tour. En promettant de défendre les valeurs de la République, Nicolas Sarkozy a tenté de séduire au delà de son électorat traditionnel. Pas certain qu’il y soit parvenu.


Jonathan Ardines