France- Primaire verte : Eva Joly l’emporte
Avec 58,16 % des voix, l’ancienne juge d’instruction a remporté la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts (EE-LV) face à Nicolas Hulot. Depuis mardi 12 juillet, c’est elle qui représente le parti pour les élections présidentielles de 2012. «Je remercie tous ceux qui m’ont choisie. Ma désignation me donne une grande responsabilité», a déclaré Eva Joly en conférence de presse. Elle a affirmé vouloir «représenter la France qui relève la tête la France qui n’accepte pas les discriminations ni les ghettos, la France des accents et du sang mêlé et des petits salaires».
Pour remédier à certaines allusions émises par l’UMP concernant la possibilité l’accès à des élections pour une personne dotée de la double nationalité au cours du débat sur la binationalité, Eva Joly a rappelé sa nationalité norvégienne tout en réitérant son attachement à la France.
Un programme
Avec une campagne très à gauche, Eva Joly a prouvé que sa vision politique ne s’arrêtait pas aux seules préoccupations écologistes. Pour l’ex-magistrate candidate aux présidentielles, «l’éthique est possible même à la tête de l’État. Avec nous, plus d’affaire Tapie, plus d’affaire Karachi, nous refuserons les compromissions du pouvoir».
Son programme économique se veut «économe, juste et stratège». Au niveau des impôts, elle souhaite augmenter leur montant pour les personnes dotées d’un salaire d’un «montant équivalent à 40 fois le revenu médian» afin de faire preuve de justice sociale. «Les riches ne payent en moyenne que 20% d’impôt sur le revenu, un des plus bas niveaux d’Europe. En quinze ans, la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu est passée de 57 % à 40%. Nous reviendrons à une imposition de 50 % pour les revenus supérieurs à 70.000 euros par an», avait-elle expliqué dès la fin 2010. Elle souhaite également supprimer le bouclier fiscal et établir de nouvelles tranches au niveau de l’imposition sur le revenu pour le «réhabiliter» pour en faire «un impôt juste et écologique». Concernant les institutions, elle se dit favorable à l’adoption d’une nouvelle constitution, soit une VIe république, qui limiterait les «pouvoirs exceptionnels du président de la République et les domaines réservés».
Intégrité
Ancienne juge d’instruction, Eva Joly au pôle financier du palais de justice de Paris, elle est chargée d’instruire diverses affaires, dont l’affaire Elf qui a conduit à l’incarcération en 1996 de Loïk Le Floch-Pringent, ancien Pdg d’Elf et président de la SNCF. En 1998, elle met en examen Roland Dumas, alors président du conseil constitutionnel, cité dans les affaires Elf et des frégates Taïwan. Son travail sur ces dossiers politico-financiers lui valent de recevoir le prix de l’intégrité décerné par l’ONG Transparency.
Gypsy Allard