France – Primaire : Hollande dans un fauteuil

 France – Primaire : Hollande dans un fauteuil

« Je mettrai toute mon énergie et toute ma force pour que François Hollande soit dans sept mois le nouveau président de la République »

Sa victoire était attendue, il a gagné. Avec 56,37 %, selon les dernières estimations, il a largement devancé son adversaire du soir, Martine Aubry. Porté par une participation en hausse (près de 3 millions de français ont voté hier), il s’impose comme le candidat légitime du parti socialiste. Malgré les différends, les deux candidats sont apparus soudés devant les caméras.

Hollande savoure

« Je prends acte avec fierté du vote de ce soir qui me donne la majorité large que j’avais souhaitée », a déclaré François Hollande. Sa victoire à la primaire socialiste n’a pas provoqué d’effusions de joie. Son discours prononcé un peu plus tard rue de Solférino, au siège du PS, est déjà tourné vers l’élection présidentielle : « Je mesure la tâche qui m’attend, elle est lourde et grave. Je dois être à la hauteur des Français qui n’en peuvent plus de la politique de Nicolas Sarkozy ». Pour gagner, il compte « réenchanter le rêve français », en donnant sa priorité à la jeunesse et à l’éducation.

Un peu plus tard, devant ses proches réunis à la Maison de l’Amérique Latine, il se montre plus triomphant : « Il m’est demandé si c’est un grand jour de ma vie. Mais non, c’est un grand jour de mon existence, un grand jour de notre vie. Un moment d’espoir avant de relever ce défi ».

Aubry rejoint le navire

« Je mettrai toute mon énergie et toute ma force pour que François Hollande soit dans sept mois le nouveau président de la République », lance Martine Aubry dès 20H45. Sans amertume dans la voix, elle reconnaît sa défaite et confirme qu’elle reprend son poste de première secrétaire du PS dès aujourd’hui.

À 21h20, les deux apparaissent main dans la main devant le siège du PS. La hache de guerre enterrée, ils s’embrassent, s’applaudissent avant de lever les bras en signe de victoire. Devant les militants qui crient « On va gagner », ils affichent une unité attendue par tous les socialistes.

Tout le monde se congratule, Hollande fait la bise à Ségolène Royal, Valls tout sourire vient lui taper dans le dos et serre la main à Laurent Fabius. La soirée électorale avait été bien préparée par les deux camps. Hors de question de montrer des dissensions ; quel que soit le vainqueur, tout le monde devait se rassembler.

L’UMP attaque le PS

Ils le rabâchent depuis des semaines, ils ne pouvaient pas s’arrêter hier. L’UMP a critiqué le bien fondé du scrutin, a parlé d’échec quant au taux de participation et rayé les divisions internes du PS.

Tous ses représentants invités sur les plateaux de télévisions hier, ont fait référence à « la gauche molle » lancé par Martine Aubry à l’encontre de François Hollande. Un argument de campagne déjà trouvé pour le parti du président.

Après une campagne « anti-PS » menée tout au long de la semaine, l’UMP se compte pas s’arrêter en si bon chemin. Alors que le PS doit investir officiellement son candidat, le samedi 22 octobre, le parti de la majorité a décidé d’organiser, le 18 octobre, une convention destinée à « démonter le programme » du PS, point par point.

Mais le parti socialiste n’en a cure. Désormais tous derrière leur candidat, ils n’ont plus qu’un objectif, reprendre le fauteuil de président de la République abandonné à la droite depuis 1995.

Jonathan Ardines