France-Otages : Enfin libres !

547 jours, c’est le temps que seront restés séquestrés en Afghanistan Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière les deux journalistes de France Télévision.

Arrivés mercredi à Kaboul «en très bonne forme physique et morale», ils ont enfin regagné Paris, ce jeudi 30 juin à 8h45. Leur avion a atterri à la base militaire de Villacoublay. Les membres de leur famille ainsi que plusieurs collègues de la chaîne de télévision les attendaient avec impatience et émotion. Vers 14h, ils se sont rendus, après une absence d’environ 18 mois, dans les locaux de France 3. «Bienvenue chez vous. Nous sommes maintenant au complet», leur a déclaré Philippe Pfimli, Pdg du groupe.

Le discours

Rien, il ne regrette rien, c’est ce qu’à en substance affirmé Hervé Ghesquière à son auditoire.

«Il faut continuer à aller en Irak, il faut continuer à aller en Afghanistan». «Pour ma part, et pour celle de Stéphane aussi je crois, on continuera à le faire comme d’habitude». Le journaliste a ensuite poursuivi son discours en forme de mise au point, notamment par rapport aux propos tenus par Claude Guéant en 2010, alors qu’il était secrétaire général de l’Elysée.

« J’ai entendu sur des chaînes de télévision des analystes, et pourtant des anciens reporters de terrain, qui ont dit : « oui mais l’armée française les avait bien prévenus et ils allaient au devant de graves problèmes, au devant de graves périls ». C’est absolument faux, personne ne nous a rien dit, que cela soit clair (…) Nous ne sommes pas allés affronter la face nord de l’Everest en tongs, loin de là ! On n’a pas pris de risques inconsidérés comme cela a pu être dit». Hervé Ghesquière faisait ainsi allusion aux propos tenus par Claude Guéant en 2010, alors qu’il était secrétaire général de l’Elysée : «Ils font courir des risques aussi à beaucoup de nos forces armées, qui du reste sont détournées de leurs missions principales. Je crois que, quand même, le scoop ne doit pas être recherché à tout prix».

Une libération à point nommé

Outre de longues négociations, plusieurs facteurs environnants ont pu plaider en la faveur de la libération des deux journalistes. Hervé Morin, président du Nouveau centre, établit «un lien entre la mort d’Oussama ben Laden et la libération des otages. Ce n’est pas impossible». La perte des talibans dans la région de Kapisa, en Afghanistan, serait également à l’origine de ces négociations. D’autre part, le retrait d’une partie des troupes françaises d’Afghanistan aurait été déterminant, un peu comme une contrepartie. Ségolène Royal a expliqué : «Loin de moi l’idée de dénigrer tel ou tel effort du gouvernement, mais il y a un contexte international qui a facilité cette libération, avec notamment l’annonce du retrait des troupes françaises d’Afghanistan». Mais la question qui fâche reste celle d’une rançon en échange des deux reporters. Alain Juppé, ministres des affaires étrangères a expliqué que «la France ne paie pas de rançon», pourtant selon BFM TV, une rançon de «quelques millions d’euros» aurait été versée aux talibans.

Gypsy Allard