France- « Nos étudiants ne semblent pas plus inquiets qu’avant… mais ils le devraient »
La vis se resserre côté immigration de travail. Signe de ce changement de politique, le service dédié au changement de statut sur le campus de la Cité internationale a été délocalisé au 92 boulevard Ney dans le 18ème arrdt de Paris, au service des étudiants étrangers de la préfecture de Paris.
La vis se resserre côté immigration de travail. Signe de ce changement de politique, le service dédié au changement de statut sur le campus de la Cité internationale a été délocalisé au 92 boulevard Ney dans le 18ème arrdt de Paris, au service des étudiants étrangers de la préfecture de Paris. Ils devront désormais faire la queue « comme tout le monde ».
Le sous-sol de la maison internationale, accueillant diverses administrations- OFII, Préfecture de Police, CAF, direction du travail – est plutôt calme en cette fin septembre. Roza, étudiante suédo-iranienne en Master 2 de sciences, renseigne les âmes (étrangères) perdues dans les couloirs. Elle a entendu dire qu’il sera difficile de changer de statut mais n’en sait pas plus. « Je dois orienter les étudiants souhaitant changer de statut vers la préfecture de police. Mais je n’ai eu aucune demande cette année ».
Ixcel, en master 2 d’architecture, hésite. Fera-t-elle son 3ème cycle en France ou retournera au Mexique ou aux USA ? « c’est devenu tellement compliqué que je me demande si ça vaut la peine de rester ». Dissuader les étrangers, même diplômés de grandes écoles, de se fixer en France semble bien être le but recherché.
Du côté du BAEM, le bureau d’accueil des étudiants en mobilité, la gêne est palpable. Certains agents se refusent à tout commentaire « pour ne être en contradiction avec leur administration ». Pour Marie Burcklen, directrice adjointe du BAEM, le déplacement de ce service vers les nouveaux locaux boulevard Ney ne s’est fait que « pour des raisons de place », ceux de la préfecture de Paris étant plus grands, et de préciser « les Parisiens ont de la chance car pour ceux qui vivent en banlieue, c’est une catastrophe ! »
Pour cette observatrice privilégiée, la réduction de l’immigration de travail d’ores et déjà palpable, « nous avons accueilli pendant deux ans le service de changement de statut. Plus de 1.200 dossiers ont été traité dans la période mais la liste des métiers ouverts aux étrangers se réduit comme peau de chagrin et le rallongement de la durée des procédures vont rendre cette formalité beaucoup moins accessible. Pour le moment, nos étudiants ne semblent pas plus inquiets qu’avant ; pourtant, ils le devraient ».
La circulaire datée du 31 mai, publiée par Le Figaro, atteste du souhait de diminuer le flux migratoire en rendant plus complexe le changement de statut. Par ailleurs, la liste des métiers ‘en tension’ ouverts aux étrangers est passée de 30 à 14 (cf. liste en encadré) avec une nette sélection par le haut.
Nadia Lamarkbi
Liste des métiers en tension :
- Cadre de l’audit et du contrôle comptable ;
- conduite d’équipement de fabrication de l’ameublement et du bois ;
- conception et dessin produits mécaniques ;
- inspection de conformité ;
- dessin BTP ;
- marchandisage ;
- ingénieur production et exploitation des systèmes d’information ;
- conduite d’équipement de transformation du verre ;
- téléconseil et télévente ;
- pilotage d’unité élémentaire de production mécanique ;
- conception et dessin de produits électriques et électroniques ;
- intervention technique en méthodes et industrialisation ;
- conduite d’équipement de production chimique et pharmaceutique ;
- intervention technique en ameublement et bois.