France- Les réactions au fichier unique des allocataires sociaux

Suite à la proposition de Thierry Mariani de créer un fichier unique recensant tous les allocataires sociaux, les réactions ne se sont pas faites attendre.

Lutter contre les profiteurs

Dans une interview accordée au JDD, le fondateur de la Droite populaire revient sur les principales préoccupations de son collectif. Il y explique par exemple que «la sécurité doit être un thème de la campagne» qui «doit s’accompagner d’une justice plus ferme». Le groupe fera d’ailleurs prochainement une quinzaine de propositions ayant trait à l’emploi et la justice sociale. «Il s’agit par exemple de lutter contre les profiteurs «du bas» et les profiteurs «du haut» de l’échelle sociale. Contre la fraude, je soutiens la création d’un fichier généralisé des allocataires qui recense toutes les prestations sociales perçues. Cela permettra de constater les abus. Une même personne peut toucher indûment le RSA dans plusieurs départements, car aucun d’entre eux ne croise les dossiers».

Xavier Bertrand, ministre du travail et de la santé, a immédiatement abondé dans le même sens en précisant à l’AFP que «la création d’un répertoire unique des allocataires sociaux, que l’on peut croiser avec les fichiers existants (au niveau départemental par exemple) est la meilleure façon de renforcer la lutte contre les fraudes sociales. On saura exactement qui touche quoi. On pourra éviter les doublons et on s’apercevra des incohérences de versement». Ce fichier devrait être mis en place d’ici la fin de l’année. Les données récoltées devraient pouvoir être conservées cinq ans renouvelables si la personne reste allocataire.

Stigmatiser les plus pauvres

Si du côté de l’UMP, on se félicite de cette initiative qui n’est qu’une reprise du Répertoire national commun de la protection sociale (RNCPS) créé et voté le 21 décembre 2006, l’opposition s’est indignée. Pour Jean-Michel Baylet, président du parti radical de gauche candidat aux primaires du PS, «la véritable intention du gouvernement (…) est de légitimer dans l’opinion l’idée d’un contrôle social renforcé et d’un fichage généralisé de la société. Il ne s’agit en rien d’une vulgaire opération de communication mais bien d’une offensive idéologique méthodique, menée par l’aile dure de l’UMP sur des idées qui furent celles du FN, et qui conduit du fichage des enfants délinquants au fichier Edvige, en passant par les tests ADN».

Martine Aubry, candidate aux primaires du PS, s’est également exprimée sur le sujet, expliquant que ce projet «se présente à tous comme une insupportable manœuvre accusatoire». Elle a ajouté que «le gouvernement a creusé les déficits publics en servant les plus privilégiés et accuse aujourd’hui les plus faibles d’en être les premiers responsables alors qu’ils en sont les premières victimes. (…) La réponse gouvernementale est non seulement particulièrement déplacée, mais aussi parfaitement injuste et totalement inefficace».

Enfin, pour le NPA, dans un communiqué datant du 8 août «Xavier Bertrand a donné des gages à la Droite populaire, véritable interface entre l’UMP et le Front national».

Gypsy Allard