France. Les meilleures chances de retour de l’extrême droite à l’Assemblée nationale

 France. Les meilleures chances de retour de l’extrême droite à l’Assemblée nationale

Marine Le Pen à Hénin-Beaumont au soir du premier tour des législatives. AFP / François Lo Presti


Avec 13,6 % au niveau national, le FN s’affiche comme la troisième force politique du pays. Le Front national a ainsi pu se qualifier au second tour dans 61 circonscriptions avec dans certains cas de bonnes chances de l’emporter et de faire ainsi son retour à l’Assemblée nationale.


 


26 ans après les législatives de 1986, où la proportionnelle avait permis au FN d’obtenir 35 sièges, six candidats frontistes ont de réelles chances de se faire élire à l’Assemblée nationale le 17 juin prochain. À ce nombre s’ajoute Jacques Bompard, ancien FN et proche de Jean-Marie Le Pen, qui se présente sous les couleurs d’une autre formation d’extrême droite. Il n’est donc pas question de reformer un groupe parlementaire, mais de permettre à l’extrême droite de faire son retour à l’Hémicycle après plus de 20 ans d’absence.


 


Le cas Marine Le Pen


La fille et successeure du fondateur du Front national mène l’assaut pour la prise du Palais Bourbon. Arrivée largement en tête dans la 11e circonscription du Pas de Calais, Marine Le Pen (42,36 %) a déjà éliminé un Jean-Luc Mélenchon (21,48 %) parachuté avec fracas médiatique dans son fief d’Hénin-Beaumont.


Malgré son score de seulement 23,5 %, le socialiste Philippe Kemel reste un obstacle de taille entre la fille Le Pen et la députation. Celui-ci pourra en effet compter sur le report des voix du leader du Front de Gauche. Les abstentionnistes du premier tour et les électeurs du candidat UMP-MoDem Jean Urbaniak (8 %) joueront les faiseurs de rois.


 


Une autre Le Pen tient la corde dans la 3e circonscription du Vaucluse


À 22 ans, Marion Maréchal-Le Pen, petite-fille de Jean-Marie et nièce de Marine, est en ballottage favorable à Carpentras, pour sa première participation à un scrutin. Avec 34,63 % des suffrages, elle est en tête du premier tour face au député l’UMP sortant, Jean-Michel Ferrand (30,03 %).


La socialiste Catherine Arkilovitch, troisième avec 21,98 %, ira à l’encontre des consignes du parti en se maintenant au second tour. Elle pourrait ainsi faire le jeu du FN si l’ordre d’arrivée est le même dimanche soir.


 


D’autres proches de Marine Le Pen bien placés


En tête dans la 2e circonscription du Gard avec 34,57 %, Gilbert Collard aura la tâche moins aisée. La socialiste Katy Guyot (32,87 %) est en embuscade et bénéficiera d’un report de voix à gauche. Ce proche de Marine Le Pen ne pourra quant à lui pas compter sur le retrait du candidat UMP Étienne Mourrut, troisième du premier tour avec 23,89 %.


Dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône, un duel oppose le FN Stéphane Ravier (29,87 %) et la dissidente PS Sylvie Andrieux (29,80 %). La politique du « ni PS, ni FN » de l’état major de l’UMP renvoie dos à dos les deux candidats dans un deuxième tour qui s’annonce serré. D’autant plus que la candidate de gauche a été renvoyée fin mai devant le tribunal dans une affaire de détournement de fonds publics et qu’elle est désavouée par la direction du PS.


Bien qu’en tête avec 38,4 %, Michel Vauzelle, député sortant de la 16e circonscription des Bouches-du-Rhône, est sous la menace de la FN Valérie Laupies (28,98 %). En effet, le retrait de l’UMP Roland Chassain (qui devrait conduire à son exclusion du parti) facilitera la tâche de la candidate frontiste.


Le porte-parole du FN, Florian Philippot, a pour sa part un large retard à remonter pour décrocher le siège de député de la 6e circonscription de Moselle. Avec 26,34 %, 11 points le séparent du socialiste Laurent Kalinowski (37,45 %). Dans un contexte de faible participation au premier tour, les candidats devraient se disputer âprement les voix de l’UMP (25 %).


 


Le retour de Jacques Bompard à l’Assemblée nationale ?


Élu député FN en 1986 et aujourd’hui candidat de son propre parti d’extrême droite, Jacques Bompard, s’est qualifié pour le deuxième tour dans la 4e circonscription du Vaucluse avec 23,51 %. Il sera opposé au socialiste Pierre Meffre (25,16 %). Les 16 % obtenus par le candidat officiel du FN risquent de peser en faveur de ce proche de la famille Le Pen.


 


Rached Cherif

Mohamed C.