France. Les Français de l’étranger élisent des députés de gauche
Sur les 11 sièges de député créés pour représenter les Français de l’étranger, la gauche en a remporté huit. Les expatriés ont ainsi créé la surprise, eux qui ont jusque-là plutôt voté à droite lors des élections présidentielles.
Les Français de l’étranger basculent à gauche pour les législatives
Au soir du 17 juin, le résultat est sans appel : la gauche emporte huit des onze circonscriptions de l’étranger. Les résultats des dernières présidentielles pouvaient cependant laisser présager le contraire, puisque Nicolas Sarkozy était arrivé devant François Hollande dans huit des onze circonscriptions. Mais, pour leur première élection législative, les Français de l’étranger ont donc choisi d’apporter leurs voix à la nouvelle majorité.
Ce sursaut de la gauche, ou tout simplement ce pragmatisme à l’issue des présidentielles, permet au Parti socialiste de renforcer sa position dominatrice en métropole. Au passage, les Français de l’étranger ont infligé un camouflet à certains ténors de l’UMP comme Frédéric Lefebvre et Marie-Anne Montchamp, tous deux anciens membres du gouvernement Fillon, visiblement surpris par ce basculement à gauche des expatriés français.
Pouria Amirshahi (PS) élu dans la 9e circonscription
Tout comme le 6 mai dernier, c’est dans la 9e circonscription (Maghreb et Afrique de l’Ouest) que la gauche réalise son meilleur score. Pouria Amirshahi, candidat du PS, y a été élu avec 62,4 % des voix. La candidate de l’UMP, Khadija Doukali, est loin derrière avec 37,6 %.
À 18,3 %, la participation reste cependant faible dans cette 9e circonscription, même si elle progresse légèrement par rapport au premier tour (17,72 %). La concomitance du scrutin en France et à l’étranger n’aura donc pas eu l’effet escompté sur l’abstention.
Les plus faibles taux de participation sont enregistrés en Libye, avec 6,7 % et 17 votants comme au premier tour, et en Algérie avec 8,9 % (contre 9,7 % une semaine plus tôt). Cette forte abstention est probablement due aux longues distances séparant les inscrits de leurs bureaux de vote et aux conditions sécuritaires dégradées dans certaines régions.
À l’opposé, on s’est déplacé plus nombreux en Afrique francophone avec un pic de participation au Burkina Faso avec 33,6 %. Le Maroc affiche un bon taux avec 27 %, et la Tunisie est dans la moyenne de la région avec 17,9 %.
Rached Cherif