France. Le parti Force Citoyenne Populaire tient son premier congrès
Après avoir construit les bases du mouvement durant de longues années, le parti Force Citoyenne Populaire (FCP) a organisé son premier congrès, ce week-end à Nanterre (Hauts de Seine). Membres fondateurs et nouveaux adhérents se sont retrouvés pour dessiner les contours de ce parti qui aspire à rétablir l’équité.
« Les droits on ne les obtient pas, il faut les arracher ». Zouina arrive du Blanc-Mesnil et sa détermination ne trompe pas. Comme beaucoup de monde aujourd’hui, elle est venue écouter mais aussi participer à cette nouvelle aventure qui commence. « Je repars d’ici avec un objectif, faire adhérer un maximum de personnes autour de moi ».
Étalé sur deux jours, le premier congrès fondateur du parti a attiré des associatifs mais aussi des candidats indépendants. C’est le cas d’Almamy Konaté, candidat du Mouvement Émergence, qui a adhéré au FCP. D’autres sont venus pour « soutenir » comme Axiom d’ACLEFEU. Il se pourrait qu’un jour ils rejoignent tous le FCP et deviennent candidats. C’est en tout cas l’objectif de cette force politique autonome qui veut attirer le plus grand nombre.
« Créé suite au constat de dégradations dans les quartiers »
Ce parti n’est pas né du jour au lendemain. Il fait suite à une longue histoire de luttes contre les injustices. « On a décidé de le créer suite au constat de dégradations continues dans les quartiers », explique Christel Husson.
À la base, beaucoup de membres associatifs confrontés aux réalités du terrain ont décidé de se réunir et de réfléchir. Les partis politiques, de gauche ou de droite, ne répondaient plus aux besoins des habitants des quartiers populaires. « Il fallait donner une traduction politique à ces mouvements associatifs », synthétise Christel.
Partant de pas grand chose et avec des financements très limités, le FCP veut s’attaquer aux problèmes les plus urgents. « Discrimination, crise du logement, rééquilibrage pour que ça ne soit pas toujours les mêmes qui trinquent ».
Et pour cela, rien de mieux que de compter sur soi et uniquement sur soi. Pas question de se rapprocher d’un parti ou d’un autre. « Si ça avait dû être le cas, on l’aurait fait », coupe Christel. La Force Citoyenne Populaire veut se positionner comme une véritable alternative aux partis politiques traditionnels.
Objectif 2014
« Il faut s’unir pour ne plus subir ». Une phrase issue du premier texte distribué par le mouvement. Le FCP veut créer la dynamique d’une renaissance démocratique tout en étant reconnu comme un parti à part entière. Il y aura un congrès d’été, des sections locales, des élections intermédiaires et bien entendu des objectifs bien définis. Le premier sur le terrain politique sera « l’élection municipale en 2014 ».
Les forces qui composent ce parti sont des acteurs de la vie locale. Très engagés au quotidien, ils peuvent apporter une réelle alternative grâce à leur grande connaissance du terrain et de ses problématiques. « On va se positionner à Bordeaux, Toulouse, Argenteuil, Vaulx-en-Velin et s’agrandir progressivement », assure Christel.
S’il est encore trop tôt pour parler de programme, une chose est certaine, le FCP va s’adresser en priorité aux personnes défavorisées, qu’elles soient issues des quartiers ou des campagnes. « On veut autant d’ordinateurs dans les écoles de Clichy-sous-Bois que dans celles de Neuilly-sur-Seine ».
Le premier obstacle qui se posera au parti lors des élections futures sera de réussir à séduire l’électorat des couches moyennes, voire aisées, qui votent à gauche. « Les problématiques touchent tous les électeurs, répond Christel, tout le monde est concerné quand quelqu’un ne mange pas à sa faim ». La Force Citoyenne Populaire veut faire mal « aux injustices orchestrées, aux injustices perpétrées », réaffirme-t-elle.
Ce premier congrès plante les racines du FCP. Un parti qui pourrait bien bouleverser le paysage politique français à l’avenir.
Jonathan Ardines