France. Le Front de Gauche pense à l’avenir

 France. Le Front de Gauche pense à l’avenir

Première réunion post-électorale pour le Front de Gauche à Seine-Saint-Denis. Photo LCDA.


Mercredi soir à la bourse du travail de Saint-Denis, une réunion était organisée pour évoquer l’avenir du Front de Gauche et de ses alliés. En présence de Clémentine Autain et de la députée Jacqueline Fraysse, les militants ont appelé à l’unité.




 


« L’unité autour de la campagne de Mélenchon a permis d’enclencher une dynamique forte, il faut qu’elle perdure », introduit Clémentine Autain, porte-parole du candidat du Front de Gauche durant la campagne.


Pour cette première réunion post-électorale, la grande salle de la bourse du travail à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) est bien garnie. Dans ce bastion communiste de la première heure, les militants n’ont qu’une question en tête, comment réussir à conserver l’élan populaire de l’élection présidentielle ?


 


 « Un point de départ qui puisse transformer la vie des gens »


Le Front de Gauche ne veut plus « des petits accords avec le PS », clame un sympathisant. L’objectif pour beaucoup est de devenir une véritable force dans le paysage politique français. Surfer sur la vague de la présidentielle, continuer les luttes et entretenir l’espoir. « Ce score (11%) doit être un point de départ qui puisse transformer la vie des gens », idéalise Clémentine Autain.


Pour cela, le Front de Gauche va devoir surmonter deux défis. D’abord réussir à élargir sa base et à transformer en profondeur son parti. Aujourd’hui, il n’existe aucune possibilité pour une personne lambda d’adhérer directement au Front de Gauche. Elle passera bien souvent par la case PC ou celle du Parti radical de gauche, les deux plus grandes composantes du parti. « Il faut changer ça, réclame un militant communiste, il faut au moins une structure d’accueil étiquetée Front de Gauche dans chaque grande ville ».


Mais ce n’est pas seulement l’adhésion qui doit évoluer. Le Parti doit « garder le meilleur des luttes ouvrières passées et les adapter aux problématiques actuelles », explique Myriam Martin, militante de la gauche anticapitaliste. Quoi de mieux que l’écologie pour commencer. Stéphane Lavignotte, militant écologiste, pense qu’il y a « un sillon à creuser » et se réjouit que Jean-Luc Mélenchon ait été le premier à parler de la « règle verte ou de la planification écologiste » durant la campagne. « Il faut laisser une place au croisement du rouge et du vert », acquiesce Jean-Jacques Boislaroussie des Alternatifs.


 


« Une vraie alternative au FN »


« Il y a une exigence contemporaine de novation, nous devons en finir avec les anciennes recettes », lâche Clémentine Autain. Le parti veut trouver le bon mix entre problèmes d’actualités et son socle idéologique pour ratisser large. « Il faut construire une force qui sera un point d’appui pour toutes les résistances », exprime Myriam Martin.


Élargir sa base, s’appuyer sur une jeunesse retrouvée et donner un vrai coup de chiffon au parti. « Il faut changer d’échelle, désormais le Front de Gauche, c’est 4 millions d’électeurs », rappelle Yves Cochin. Un score important qui entraîne des responsabilités accrues. « Il faut éviter les divisions. Avec cette élection, on a prouvé que l’on pouvait être une véritable alternative au FN », souligne-t-il. Un autre combat pour le parti qui veut faire de la lutte contre le Front National, un de ses objectifs prioritaires.


Après une élection présidentielle qui a mis le Front de Gauche sur le devant de la scène, le parti va devoir aborder sa mutation. Jean-Luc Mélenchon, orateur talentueux, a séduit une grande partie de l’électorat. Demain, ce sont les législatives qui approchent et chacun aura à faire ses preuves. Le Front de Gauche va devoir s’imposer comme une vraie alternative d’avenir au PS et réussir à unir la gauche. Vaste programme.


Jonathan Ardines