France. La campagne de second tour dominée par le «Valériegate»

 France. La campagne de second tour dominée par le «Valériegate»

Valérie Trierweiler (à gauche) et Ségolène Royal (à droite)


Moqueries à droite, gêne à gauche et même colère à l’Élysée. L’affaire du tweet de Valérie Trierweiler fait couler beaucoup d’encre lors de cet entre-deux tours des législatives. En apportant son soutien à un candidat socialiste dissident, la compagne du président commet sa première gaffe.


 


« Courage à Olivier Falorni… »


Mardi dernier, la twittosphère, puis toute la France sont stupéfaites par le soutien public apporté par Valérie Trierweiler à Olivier Falorni. Ce dernier est l’adversaire de Ségolène Royal au second tour des élections législatives à La Rochelle. Un candidat socialiste dissident donc et désavoué par la direction du parti.


Face à lui, Ségolène Royale, l’ancienne candidate socialiste à la présidentielle de 2007, mais aussi ex-femme de François, est en difficulté et donnée perdante dans les sondages. Même si le parti semble faire bloc derrière elle, Olivier Falorni bénéficie à plein de sa longue implantation locale face à une candidate que de nombreux Rochelais considèrent comme parachutée.


 


Défense en bloc autour du président à gauche


Dans un premier temps, Valérie Trierweiler assume son tweet, provoquant la colère de François Hollande. Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry tentent d’éteindre l’incendie, le premier en appelant Mme Trierweiler à plus de discrétion, la seconde en qualifiant l’affaire « d’écume ».


Mais, dans ce contexte électoral, cette sortie inopinée détone et gêne un parti socialiste en quête de majorité à l’Assemblée nationale. Certains membres du parti présidentiel sont même les premiers à ouvrir le feu. « Purement et simplement indigne », déclare notamment Jean-Louis Bianco, député PS des Alpes-de-Haute-Provence et proche de Mme Royal.


L’Élysée organise donc la riposte avec pour objectif de faire passer le tweet de sa compagne comme un avis personnel. Pendant ce temps, les pontes du parti se mobilisent pour sauver le soldat Royal. À tel point que Solferino est obligé d’appeler à la retenue tous ceux qui entendaient se presser à La Rochelle, de peur de provoquer l’effet inverse en brusquant la tranquille ville et ses habitants.


 


Railleries à droite


À droite, on se gausse de cette rivalité entre l’ancienne et la nouvelle compagne de François Hollande. Certains n’hésitent pas à qualifier l’affaire de « Valériegate », et on pointe la fin de la « présidence normale ». Les appels à la clarification du statut officiel de la compagne du président se multiplient en même temps que les petites phrases visant à déstabiliser le parti socialiste et le couple présidentiel.


Et, la défense tardive de Valérie Trierweiler parlant d’un possible piratage de son compte Twitter ne convainc personne. Mais, la montée au créneau de nombreuses personnalités socialistes semble avoir relégué l’affaire au rang d’épiphénomène sans réelle influence sur la campagne à La Rochelle ou ailleurs en France.


La gauche conserve en effet son avance dans les sondages, et le PS pourrait obtenir une majorité absolue au soir du 17 juin. Cependant, le mélange des genres n’est pas vraiment apprécié des Français.


Ainsi, un sondage Harris réalisé pour Gala indique que 69 % des personnes interrogées jugent que Valérie Trierweiler a eu tort de prendre position publiquement. Ils sont même 76 % à estimer ailleurs que ce tweet « témoigne d’une confusion entre vie privée et vie publique. »


 


Rached Cherif