France – L’incendie ne progresse plus à la Réunion

 France – L’incendie ne progresse plus à la Réunion

Le feu qui a détruit entre 2 700 et 2 800 hectares du Parc naturel de l’île de la Réunion a enfin été maîtrisé. Photo AFP.

Depuis lundi, le feu a été contenu et ne progresse plus. Après le tollé devant le manque de moyens, le ministre de l’intérieur a décidé d’envoyer deux Dash-8 pour apporter une aide aérienne. Le premier doit arriver ce mercredi soir, le second demain. En attendant, deux incendiaires présumés ont été interpellés.

Cette nuit, pour la troisième fois consécutive, l’incendie du Parc national de l’île de la Réunion est resté sous contrôle. « La situation est bien tenue. Je reste confiant », a déclaré le commandant des pompiers de la Réunion, le colonel Vandebeulque à la radio Réunion 1ère.

Après un week-end catastrophique, avec 800 hectares dévorés par le feu dans la seule nuit de samedi, les bonnes nouvelles s’accumulent. Hier mardi matin, le préfet de l’île de la Réunion, Michel Lalande n’avait pas caché son optimisme : « Il est maintenant contenu dans une enveloppe qui n’a pas bougé. On entre dans une phase qui va nous conduire vers l’extinction de l’incendie ».

Depuis lundi, le feu a stoppé sa progression. Une accalmie due au travail de tout instant effectué par plus d’un millier d’hommes engagés sur place, dont 400 venus de la métropole. Le vent violent qui avait aidé à la propagation des flammes depuis 8 jours a disparu, facilitant le travail des pompiers.

Claude Guéant face à la polémique

Ce mercredi soir et demain, les premiers bombardiers d’eau vont arriver sur l’île. Le bombardier Dash-8 pourra emporter 12 000 litres d’eau par rotation contre seulement 800 litres pour un hélicoptère. Le ministre de l’intérieur Claude Guéant qui s’y opposait au départ, a fini par céder sous la pression. Il a approuvé son envoi lundi soir et le bombardier a décollé mardi matin de Marignane.

N’étant pas prévus pour de longs trajets, ils doivent effectuer entre quatre et cinq escales de ravitaillement avant de parvenir à destination. Le Dash était intervenu lors de l’incendie d’octobre 2010, qui avait ravagé 800 hectares dans le même secteur de l’île.

Les élus locaux exigeaient son retour mais le préfet de la Réunion, soutenu par le ministre de l’intérieur, le jugeaient « inadapté au relief accidenté de l’île ». Lundi, onze maires et parlementaires réunionnais de tous bords ont adressé une lettre au président Sarkozy, exigeant des « moyens de lutte aériens adaptés ».

Face à l’absence de réaction, les Réunionnais, médusés, se sont sentis floués et laissés pour compte. Sur les réseaux sociaux ou dans les médias, les habitants de l’île n’ont pas caché leur amertume, évoquant la notion de « sous-Français ».

Les incendiaires présumés mis en examen

Désormais, tout est mis en œuvre pour rattraper le temps perdu. La ministre de l’outre-mer Marie-Luce Penchard doit arriver dans la matinée pour rencontrer les pompiers et effectuer un survol de l’île.

Pour calmer les tensions, les policiers ont accéléré leur enquête depuis quelques jours. Les pyromanes recherchés, sont responsables d’une catastrophe qui a détruit entre 2 700 et 2 800 hectares du Parc naturel de l’île. Samedi, plusieurs incendiaires ont été arrêtés à Saint-Benoît, Saint-Paul et Etang-Salé pour avoir mis le feu à des broussailles.

Mais selon les dernières informations, deux personnes suspectées d’avoir participé à l’incendie du Parc auraient été arrêtées et mises en examen. Le premier suspect a été interpellé dimanche après-midi. Le second, lundi soir, serait suspecté d’avoir allumé un foyer à l’Etang salé. Selon les mêmes informations, un troisième incendiaire présumé aurait réussi à prendre la fuite en échappant de peu aux gendarmes.

La fin espérée de l’incendie et la mise en examen des coupables va sans doute aider à apaiser les tensions. Mais cela n’effacera pas tout. Les Réunionnais se demandent toujours pourquoi le gouvernement a mis autant de temps à mettre en œuvre les moyens nécessaires.

Jonathan Ardines